Rafael Nadal a fait peur à tous ses fans cet après-midi sur le central de Roland-Garros après une difficile victoire face au brave américain John Isner (6/4,6/7,6/7,6/2, 6/4).
Rafael Nadal a eu besoin de 4 heures de jeu pour venir à bout d'un John Isner bien aidé par son service surpuissant qui frôla les 230 km/h. Pendant 3 sets, Rafa a paru hors du coup, jouant trop court tandis que son lift ne semblait pas prendre malgré un court sec et des balles Babolat jugées vives par l'ensemble des joueurs.
Un frisson commença à parcourir le central au début du 4ème set et on se dit alors que John Isner était sur le point de répéter la performance de Robin Soderling en 2009 sur ce même central. Mais Rafa n'est pas n°1 pour rien et commença à bombarder l'américain de passings incroyables en revers et d'accélérations en revers comme à ses plus beaux jours. Il finit par étouffer le jeu de l'américain qui termina la rencontre très touché physiquement.
Après la rencontre, nous avons pu échanger quelques mots avec Rafa en conférence de presse. Pour lui, les balles de Roland-Garros ne sont nullement en cause pour expliquer sa relative contre-performance: "non, les balles ici ne me gênent pas du tout. Je peux bien imprimer mon jeu avec même si je n'ai pas encore l'habitude de jouer avec les Babolat. Cela fait seulement 5 jours que je m'entraîne avec. A vrai dire, je préfère même les balles de Roland-Garros à celles de Rome et de Madrid qui étaient trop lourdes pour moi. D'ailleurs, il faudra qu'on nous explique pourquoi on change tout le temps les balles sur le circuit. Cela provoque des dégâts physiquement et on voit beaucoup de joueurs souffrir de l'épaule."
Pour Nadal, le tournant du match s'est situé au 4ème set: "Quand j'ai breaké au début du 4ème, j'étais soulagé parce que j'avais un peu de pression. Jouer un 5ème set ne me faisait pas peur parce qu'il n'y a pas de tie-break et je me sentais supérieur dans le jeu à Isner. Et vous savez aussi que j'ai perdu peu de matchs en 5 sets, je crois que le dernier c'était contre Federer à Wimbledon (en 2007). J'ai probablement mal joué les tie-breaks et c'est de ma faute si je n'ai pas su conclure alors que je menais un set et 4-2. Mais je n'avais pas de raison de douter. Isner n'a eu qu'une seule balle de break de toute la rencontre alors que moi, j'en ai eu un paquet sur ses jeux de service."
Malgré un 1er tour laborieux et plus de 4 heures de jeu, le n°1 mondial rappelle qu'il n'a jamais été brillant lors des premiers tours et que son ambition est toujours de remporter un 6ème Roland Garros: "vous regardez mes matchs en grand chelem et vous voyez que je commence vraiment à bien jouer à partir des quarts. Jouer Isner au 1er n'était vraiment pas un bon tirage. Regardez l'an dernier contre Mina ou en 2007 contre Cipolla: mon niveau de jeu était catastrophique! Simplement, cela ne s'est pas vu parce qu'ils étaient moins forts que John. Roland Garros est un tournoi très très important pour moi et qui me tient à coeur. On verra comment cela se déroule dans les prochains jours, on va prendre match par match."
Le perdant magnifique du jour, John Isner, a été salué par le public parisien. Après la rencontre, il a rendu hommage au quintuple vainqueur de Roland Garros: "Dans les deux derniers sets, il était injouable, je ne pouvais rien faire, il a fait des passings exceptionnels en retour de service, je me sentais totalement impuissant. Je crois bien que c'est le meilleur joueur de l'histoire, c'est en tous les cas le meilleur joueur que j'ai jamais rencontré mais je suis fier de moi car j'ai tout donné."
A signaler, côté américain, la belle performance de Sam Querrey, vainqueur en 4 sets de l'allemand Kohlschreiber. Il s'agit de la première victoire de la carrière de Querrey à Roland-Garros qui pourrait devenir un dangereux outsider dans le tableau de Rafael Nadal.