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Mot d'herne

Par Thomz

Etre moderne !

Ha la bonne blague. Je n’ai aucune idée de ce que cela peut bien pouvoir dire. Sincèrement. Si quelqu’un peut me donner une explication simple, cohérente et rationnelle, je suis preneur. Je sais que je lis, et que j’apprécie, des écrivains que l’on nomme « postmodernes ». Je sais que je lis beaucoup de littérature que l’on qualifie de classique. Flaubert est un classique, mais en même temps c’est un moderne. Oui, je crois bien. Je ne suis pas docteur ès lettres, tant s’en faut. Mais au moins je lis. Et je me demande toujours ce que c’est qu’être moderne. Pas seulement en littérature. Ne soyons pas sectaires pour une fois. Par pitié. Bon, si je réfléchis un peu, je peux me dire que moderne s’oppose an ancien. C’est déjà pas mal. Ca ne suffit pas là non plus. Loin de là. Mais là je sèche. Pourtant, je sais que l’on doit être moderne, que tout le monde se doit d’être moderne. Moderne : être à la mode ? De quand ? (comme les tripes ?) Pardonnez le, il ne sait pas ce qu’il blague.

Fluctuat nec mergitur, ça pour sûr.

Tout le monde doit être moderne, tout le monde doit aller en avant, on doit viser le progrès. On a oublié quelque chose en route. Conceptuellement ça ne colle pas. On n’aura pas trop confondu progrès et bonheur quelque part ? On se serait pas dit, à un moment où un autre, que parce que c’était nouveau, c’était moderne, et donc que c’était bien, que c’était mieux.

Je balance ça à vrai dire, sans savoir comment ça allait retomber. Sûrement pas sur ses deux pattes. C’est bien trop bancal, ça branle dans les encoignures de synapses. Une fois de plus. Je ne sais plus ce que je dis. Je préfère ne pas le savoir. Là aussi, ça doit être ça être moderne. Finissons sur sur chapitre.

Par definition, A Country For Old men n’est pas moderne. Ce n’est pas grave, je m’en passerais allègrement.

Plus j’écris, plus je me dis que j’ai lâché la question en route. La modernité, qu’est-ce que c’est ?

Je ne sais pas ? Faut-il le savoir pour écrire ? Pour lire ? Je ferais encore des dissertations de Lettres que je me ferais coller par le professeur. Ce n’est plus le cas. Bon à la place, je fais des recherches, c’est pas mal non plus, mais ça ne dispense pas de réfléchir. Pour rejoindre, Nimier n’est pas fondamentalement moderne, il emprunte plus qu’il ne crée, les modèlesromanesques qu’il utilise sont éculés d’une certaine manière. Pourtant il y a quelque chose dans sa désinvolture de résolument moderne, du moins dans la posture. Dans le fond, on touche à quelque chose d’assez ressassé, bien que différent. Parce que Nimier à eu la chance d’être bravache à une époque où le sérieux était de rigueur, à une époque où on ne devait pas se moquer, de Sartre, de Beauvoir, du passé de la France, qu’il valait mieux oublier d’ailleurs, son attitude possède quelque chose d’irrémédiablement moderne, parce qu’il s’attaquait au sacré de la Patrie, et à droite, comme à gauche, au sortir de la guerre, mais pour des raisons différentes, on détestait ça. Parce que ce à quoi il s’attaquait, indirectement, c’était à l’honneur perdu d’un pays tout entier. Et encore, des attaques, des flèches empoisonnées, savamment dosées. Ne faisons pas de Nimier un pitbull. Par pitié (bis repetita)

Etre moderne, peut être, c’est n’être point trop sérieux.

(conclusion provisoire)


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