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LA CONQUETE, film de Xavier DURRINGER

Par Geybuss

  

LA CONQUETE, film de Xavier DURRINGER

Synopsis : 6 mai 2007, second tour de l'élection présidentielle. Alors que les Français s’apprêtent à élire leur nouveau Président, Nicolas Sarkozy, sûr de sa victoire, reste cloîtré chez lui, en peignoir, sombre et abattu. Toute la journée, il cherche à joindre Cécilia qui le fuit. Les cinq années qui viennent de s'écouler défilent: elles racontent l'irrésistible ascension de Sarkozy, semée de coups tordus, de coups de gueule et d'affrontements en coulisse. La conquête : L'histoire d'un homme qui gagne le pouvoir et perd sa femme.

Avec Denis Podalydes, Florence Pernel, Bernard Lecoq...

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Mon humble avis : Conquise par cette conquête !

Je me suis régalée, captivée par ce film qui se regarde presque comme un thriller alors que tout le monde connait l'histoire, sa fin et la suite !

Ce film nous présente les hommes politiques tels qu'on ne les voit jamais : juste entre eux.... comme des loups ....devant le pouvoir... Même si on ne se fait pas ou plus d'illusion sur leurs motivations et la mascarade qu'est la scène politque, on réalise encore un peu plus à quel point ils ont tous un égo surdimensionné, une mégalomanie sans doute nécessaire pour parvenir à un tel niveau. Ils sont menés par une ambition et une détermination sans borne autant admirables que détestables. Comme quoi, personne n'est complètement blanc ou noir là dedans. Certains prennent les moyens de leurs ambitions, quels qu'en soient le prix, la manière et la légitimité. Tous autant qu'ils sont, issus du même camps. Ces deux heures passées dans les coulisses du pouvoir, sur le chemin de l'Elysée montrent à quel point tout n'est que stratégie, alliance, mépris, négociation, haine, peau de bananes, insulte, manipulation et coups bas...

La conquête est une fiction très bien documentée et inspirée de faits réels. On observe ces protagonistes célèbres par le trou de la serrure et là, on jubile !!!! Bravo aux dialoguistes ! J'ignore ce qu'il y a de véridique dans ces dialogues, mais impossible de douter de leur réalisme. Ce sont des joutes verbales de haute voltige même si nos dirigeants les placent souvent sous la ceinture et sans gants, voire "avec des graviers" ! Mais franchement, certaines réparties sont jubliatoires, on sourit car on connait l'original. D'ailleurs, même si ce film s'achève en mai 2007, il ne manque pas de petits indices sur la suite ou de clins d'oeil prémonitoires.  Ainsi, dans le caractère de Nicolas Sarkozy, on découvre un homme qui, lorsqu'il lâche le chien de garde, peut se révéler colérique, instinctif, irascible.... Bref, derrière le rideau préélectoral, s'annonçaient déjà les futurs "casse toi pauvre con".

Et puis il y a Nicolas Sarkozy qui voit Cécilia s'éloigner et qui devient vulnérable, qui ne se sent plus si "tout puissant". Cette approche de l'homme brisé intimement est intéressante et filmée intelligemment.... En effet, lors d'une ultime discussion privée, sans témoins,entre les deux époux, le réalisateur a choisi de couvrir les paroles par la musique...

Le comportement et les réactions de Cécilia semblent assez aboutis dans ce film, restent respectueux. Ce personnage m'a touchée dans ses choix devant une situation qui la dépassait et qu'elle ne souhaitait pas. Quelque part, elle est restée droite et loyale, a accompli jusqu'au bout le mission qu'elle estimait sienne, sans se trahir elle même (le tout, dans une certaine limite !)

Pourquoi suis-je allée voir ce film ? Par curiosité ! Oui, pour le jeu des acteurs que je devinais bluffant par avance (bon, Ok, je ne nie pas une petite dose d'une autre curiosité, de nature plus.... euh... moins....). Et bien c'est encore plus que bluffant. Bernard Lecoq est Chirac, Samuel Labarthe est Villepin, Florence Pernel est Cecilia et là, méga Géraldine d'Or pour Denis Poladydes qui s'est glissé dans la peau d'un Sarkozy plus vrai que nature, avec un art du mimétisme sidérant ! De telles interprètations, c'est du pur bonheur.

Pour moi, La conquête est un film parfait, captivant et distrayant à souhait, qui a le mérite je pense d'être apolitque. Ce film n'est ni pro ni anti Sarkozy, il constate, c'est tout.Personne n'en sort grandi ou "diminué" réellement, à part peut-être Villepin qui m'a surprise... mais que l'on connait moins aussi... Et c'est un film qui me conforte dans mes désillusions envers ce milieu même si je suis restée fascinée pendant 2 heures !


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