Juste entre nous

de Rajko Grlic
Comédie dramatique - 1h30
Sortie salle France - 11 mai 2011
avec Miki Manojlovic, Bojan Navojec, Ksenija Marinkovic...

A Zagreb, deux frères mènent une drôle de vie. L'aîné, Nikola, volage, riche, jamais lassé de ces innombrables conquêtes, tombe dans le doute le jour où il doit passer des examens pour un cancer de la prostate et en parallèle, mener à bien ses dons intimes pour accomplir la procréation médicalement assistée avec sa femme, de plus en plus impatiente. Son frère Braco, lui, vit seul dans la maison du père, tout juste décédé. Il regrette sa vie passée avec son ex-femme Marta, et vivote. Le soir de l'enterrement du père, les deux frères se retrouvent passablement éméchés au domicile de Nikola, Braco s'amuse à commettre un geste lourd de conséquences...

Un petit air de comédie à l'italienne, arrosée de vin, de bonne cuisine, de sensualité, de liberté. Une petite pointe aussi d'âme slave, de mélancolie, de burlesque. Normal, le réalisateur est croate. Contrairement à ce que laisserait penser l'affiche, ce n'est pas un film érotique, même si nos protagonistes ne s'en privent pas. Les scènes de culbute laissent place à un film autour de la famille, un film qui débute par la mort du père - un sacré numéro qui a filé le virus des filles à ses deux enfants - se poursuit par les relations fraternelles et leurs relations avec les femmes, femmes, ex-femmes, amantes d'un soir, étudiantes...

Le film est parfois construit comme un film choral, les scènes sont revécues en suivant les différents personnages. Nécessaire ? Pas forcément. J'ai aimé voir par ce film l'univers croate contemporain, un aperçu d'un quotidien loin de la guerre. Et puis les personnages sont très bien joués, et leurs rôles, souvent moralement incorrects, sont jubilatoires. Tout comme l'affirmation des femmes.

Et peu à peu se dessine entre les membres de cette famille des liens insoupçonnés, tus, dissimulés, gardés "juste entre eux". Finalement, malgré les adultères, les enfants nés de pères inattendus, les frustrations, les jalousies, rien n'est grave même si le film s'achève au cimetière...

Une comédie sympathique, et bien jouée. _______[merci à Laëtitia et Shizen !]

L'avis de Cyrille Falisse - Le passeur critique
L'avis d'Ariane Beauvillard - Critikat