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Derrière la neige - Audrey Guiller

Par Venise19 @VeniseLandry
Derrière la neige - Audrey GuillerIl n’y a vraiment plus de neige au Québec ? J’espère ! J’ai attendu avant de vous présenter mon commentaire de lecture, mon intention n’étant pas de vous déprimer en répétant le mot "neige". Alors même si le soleil est plutôt cachottier et mère nature un peu encline à nous laver sans essorer, il faut ce qu’il faut, je me lance.
Sur la page couverture, on ne lit pas seulement le titre, mais cette précision « Les 4 saisons d’une famille française au Québec ». L’auteure est une journaliste bretonne, a deux enfants et un mari. Elle n’en est pas à son premier voyage : Japon, Estonie, Cap-Vert, Inde, États-Unis, elle peut maintenant rajouter : Québec.
Le livre se présente comme une enfilade de chroniques « tranches de vie » que je suis même tenté de nommer capsules, tellement certaines sont brèves. Le ton est léger et se veut humoristique. D’ailleurs, au début de ma lecture, j’ai été quelque peu agacé par ce qui m’a semblé un désir de faire rire à tout prix. L’aspect bref des « capsules » fait particulièrement cet effet. Par contre, quand l’auteure approfondit, explique et raconte, je mordais plus à l’hameçon. Progressivement, j’ai fait connaissance avec l’auteure, que l’on a avantage à mieux connaître, pour corriger la première impression de superficialité. C’est une personne qui a décidément un franc sens de l’humour, une ironie et un sarcasme de bon aloi. Ça semble être plus fort qu’elle.
Ce que j’ai particulièrement apprécié est de ne pas seulement mieux connaître nos moeurs à travers son regard, mais surtout mieux connaître les mœurs françaises. Elle compare mais subtilement, a l'art d'aller dans les détails saugrenus. Il est question de constater, pas de critiquer, et plusieurs de ses constatations tournent à notre avantage. Si je n'avais pas déjà habité le Québec, j'y serais déménagé !!
La description de sa première neige m’a fait sourire.
« À 16 h, quelqu’un a penché vers nous l’arrosoir à flocons. Il y en a partout. Des petits. Mais déjà plus gros que tous les spécimens déjà croisés jusque là à Rennes. Dans ma tête aussi, c’est l’arrosoir, l’arrosoir à questions « Ce calibre de flocons nécessite-t-il déjà l’équipement maximal ? Ne verrait-on plus l’herbe avant mai ? Est-ce que les vélos ont des pneus d’hiver ? À personne, je n’ai osé les poser. Alors j’ai gardé mon sourire béat. Et niais. Pablo et Sencha sont sortis, emmitouflés, gober le ciel en poudre ».
Mais attention, elle n’y relate pas que des histoires de neige, nous avons 4 saisons, vous vous rappelez que nous avons 4 saisons ? (j’avoue qu’il faut de la mémoire pour s’en rappeler ces temps-ci !). Au finale, sous ce dehors léger et amusant, j’en ai appris un peu plus sur le Québec et, par ricochet, un peu plus sur la France. Ça se prend bien parce que l'auteure est plutôt originale. Il y a du cliché, on s'en sort difficilement, mais j'y ai aussi trouvé de l'originalité.
Mais comme tout bonne chose a une fin :
"La France ne niera pas ce bout de Canada qui est en moi. Je n’ai pas rêvé. Regardez, j’ai des preuves, mon gel de douche est bilingue. J’ai emballé mes dollars dans des sacs transparents. Comme des pièces à conviction. J’ai mis de côté mes adaptateurs de prises, comme si c’étaient des fossiles. J’ai recommencé à dire « de rien » comme si c’était normal. Dedans, j’ai un peu changé et dessus, je tartine de beurre de peanut, juste pour me le rappeler".
Merci aux éditions Goélette de m’avoir expédié ce livre, 191 pages.

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