Sept cavaliers
Intégrale en trois tomes
Jacques Terpant, d'après Jean Raspail
Delcourt
2010
Sept cavaliers, trilogie adaptée du roman "Sept cavaliers quittèrent la ville au crépuscule par la porte de l'Ouest qui n'était plus gardée "paru en 1993 est une réussite (20000 exemplaires vendus du tome 1) qui a été remarquée et récompensée à plusieurs reprise depuis sa mise en oeuvre en 2008 chez Robert Laffont, l'éditeur de Jean Raspail.
Repris en cours de route par Delcourt, celui-ci s'est révélé comme un récit de style "Classique", mais fantastique, de haute volée, au suspens ténu, que le dessinateur Jacques terpant, issu de l'école graphique "Stéphanoise" a réussi à magnifier totalement.
Lorsque malheureusement certains émettent des réserves quant au choix de l'auteur original adapté, celui-ci écrit : "Jean Raspail est un aventurier qui s'est mis à écrire des romans vers 40 ans. C'est un spécialiste des peuples oubliés, notamment de ceux de la terre de feu, mais aussi des Aînoux du japon etc... Il a eu un malheur et un bonheur dans sa vie, il a imaginé en 1972 un roman où le tiers-monde, fasciné par le paradis occidental, montait en masse dans des bateaux et s'échouait sur la coté d''azur. Cela lui valu un succès énorme, pour ce qui était à l'époque de la science fiction; et on lui colla à tort l'étiquette d'extrême droite, dont il ne put jamais se défaire." (...)
Les dessins de Terpant sont magnifiques, l'ambiance du récit étrange particulièrement bien retranscrite (d'après l'auteur lui-même), et cette série se pose donc comme le chef-d'oeuvre d'un dessinateur que l'on avait eu tendance à associer définitivement aux années Metal hurlant.
Ce dernier travaille au contraire actuellement sur "Le royaume de Borée", un autre roman de Raspail, plutôt axé sur les peuples premiers confrontés à la puissance d'une civilisation qui avance. (4 tomes à venir) . Nul doute que l'on n'a pas finit donc d'entendre parler de lui.
Les amateurs bédéphiles pourront retrouver certaines ambiances liés à ce pays "fantôme" montagnard aux peuplades asiatiques rebelles invisibles, telles celles proposées par Hal Foster, avec les épisodes de Prince Valiant contre les Huns; et la fin du récit pourra rappeler les villes du futur des premiers Bilal 70's, tel "Les Phalanges de l'ordre noir" ou "la Ville qui n'existait pas"....
On pourra aussi s'amuser de certaines pages du dernier tome, (dans l'auberge), où l'auteur s'amuse à un clin d'oeil de ses années à St-Etienne, ainsi qu'à un hommage à ses pairs en BD (Chaland, Tillieux..., d'où le titre de cette note). Mais ceci reste bien entendu un détail.
En tous les cas : un indispensable !