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[Critique dvd ] Le discours d’un roi

Par Gicquel

[Critique dvd ] Le discours d’un roiA force d’entendre dire monts et merveilles, on imagine le Nirvana. Une fois au sommet, on constate parfois que la vue n’est pas si belle . Je suis victime de ce syndrome, et sortant de ce film sept fois « oscarisables », je ne comprends toujours pas l’engouement quasi général qui l’accompagne.

Attention, j’ai bien aimé, mais de là à en faire un chef d’œuvre, j’y mets quelques bémols, notamment sur le plan très formel d’une mise en scène académique qui ne se force pas vraiment pour raconter une belle histoire. Celle d’un roi qui ne voulait pas être roi en raison d’un bégaiement chronique et maladif. S’adresser à la foule relevait  du pire des supplices. Un thérapeute très particulier réussit à s’approcher du souverain et le convainc  que si la guérison ne peut être totale, il peut néanmoins affronter son handicap, à travers ses angoisses existentielles, quasi freudiennes.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Sur cette trame bénie des dieux (l’histoire est très proche de la réalité, et proche aussi de ce que l’on appelle aujourd’hui le coaching)  les deux principaux acteurs surfent avec un bonheur absolu sur des dialogues tout aussi pertinents. Et bien que Colin Firth, dans le rôle titre soit de tous les plans, son vis-à-vis d’orthophoniste Geoffrey Rush, est tout aussi méritant. C’est à mon sens la vraie grandeur de ce film, ce face à face éblouissant   qui subjugue et vous emporte dans la grande histoire de l’empire britannique sans jamais quitter les lambris du palais royal , ou le domicile de notre thérapeute.

[Critique dvd ] Le discours d’un roi

Le réalisateur au milieu de deux acteurs prodigieux

A défaut d’être un grand metteur en scène Tom Hooper , sait donc diriger les acteurs, pour les mener dans la retenue et les regards entendus, dans un univers cinématographique confortable : les décors sont agréables, la musique classique et  élégante (Beethoven et Mozart en rappel), et les seconds rôles tiennent leur partition de fort belle manière. Notamment l’épouse du roi malgré lui Helena Bonham Carter,  et Timothy Spall, qui dans le costume de Churchill cabotine à souhait.

[Critique dvd ] Le discours d’un roi
Après quoi, le propos est assez prévisible et le suspense inexistant, malgré quelques tentatives scénaristiques qui font long feu. A l’image du discours final sur l’entrée en guerre de l’Angleterre que le roi entame avec quelques hésitations. Mon dieu, va-t-il y arriver ? On aimerait être surpris, à défaut d’être choqué. Mais point de ça Lisette, la reine mère ne supporterait pas.

LES SUPPLEMENTS

L’homme qui ne voulait pas être roi.

Stéphane Berne, l’incontournable, mais tout à fait pédagogue pour nous raconter la longue dynastie qui mena notre fameux roi sur le trône. « Il a tourné le dos au règne de son père Edward VII » que notre spécialiste présente quasiment comme un libertin. Tiens, tiens. Des images d’archives, des séquences du film alternent avec les commentaires de Stéphane Berne de manière très prenante. Il raconte bien évidemment des anecdotes qui ne sont pas dans le film, mais s’y réfère aussi souvent.40 minutes qui passent comme un souffle…

[Critique dvd ] Le discours d’un roi

Le making off

A l’Américaine, soit beaucoup de rencontres, d’interviews, où tout le monde se congratule, en racontant le film, sans vraiment en dévoiler les coulisses. Quelques petites scènes de tournage, seulement, mais au bout du compte si le bavardage ne vous rebute pas vous apprenez beaucoup sur le film.

Entretien avec l’équipe

Une rencontre avec un public très particulier, celui de la Royale Compagnie, où les futurs comédiens affûtent leurs répliques. Le réalisateur parle d’un casting incroyable « lorsque j’ai fait la première séance de lecture, l’histoire du cinéma et du théâtre était largement représentée ce jour-là ».

Sur la méthode employée pour tenir le rôle d’un bègue,le héros assure qu’il s’est fié à son imagination. « On vous dit comment arrêter de bégayer, mais personne ne vous explique comment bégayer, il n’y a pas d’expert pour ça ». Le scénariste qui a connu ce problème « m’a dressé un tableau complet et émouvant de ce trouble. L’impression d’être sous l’eau, cette idée de la noyade m’a aidé. D’ailleurs j’ai cru percevoir ce sentiment chez Georges VI dans les archives le montrant alors qu’il est au plus mal ».

[Critique dvd ] Le discours d’un roi

Au cœur de l’histoire

C’est l’émission d’Europe 1 que l’on suit en compagnie de plusieurs spécialistes et de Bruno Cras, chroniqueur maison qui a  adoré le film. « Rien que sur le papier c’est une gageure, ça n’a rien de cinématographique. Le grand talent de Hooper, c’est d’avoir un point de vue ».

Europe 1 oblige, on parle aussi beaucoup de l’avènement radiophonique dans les années trente. « Il faut pouvoir apprivoiser ce nouveau média ».

La parole retrouvée

Une consultation de spécialistes à domicile, sur le bégaiement. Phoniatre, orthophoniste donnent leur point de vue et des personnes concernées témoignent.

Entretien avec Mark Logue, le petit fils de Lionel Logue , l’orthophoniste du roi . Un témoignage que je ne vous raconte pas, il s’écoute avec plaisir .


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LES COMMENTAIRES (1)

Par richard
posté le 01 août à 16:35
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Pour les bijoux c'est de la pub!!!la duchesse de windsor dans le film porte un collier ZIP qui n'a été réalisé qu'en 1951 (sa soi disant céatrice Renée Rachel Puissant est de plus morteen 1942) et de plus celui du film doit dater de 2009 C'est de la pub pour Van Cleef mais si le reste des données historiques du film est semblable, il faut lui attribuer l'oscar des costumes!!!!!!!

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