Après une forte hausse cette semaine, jeudi compris, les CDS sur la dette souveraine, qui reflètent le niveau de risque que les marchés leur attribuent, se sont stabilisés à des niveaux très élevés. Les CDS à 5 ans sur la dette souveraine des pays de la périphérie de la zone euro affichent aujourd’hui une baisse de 2 à 5 points de base. Les taux grecs sont cependant toujours à des niveaux quasi historiques, après avoir cru de 42 points de base la veille. Jean-Claude Juncker avait en effet estimé que la Grèce n’avait pas de quoi tenir un an.
Une stabilisation toute relative qui intervient alors que le ministre allemand des finances a semble-t-il changé de position; Wolfgang Schaüble, qui plaidait pour un « reprofilage » de la dette grecque, estime désormais que « tous les scénarios pour soutenir la Grèce n’ont pas encore été épuisés » et que la restructuration n’est plus à l’ordre du jour. Dans un entretien au Handelsblatt, un quotidien économique allemand, le ministre estime que la restructuration de la dette grecque aurait des conséquences encore plus dramatiques que l’effondrement de Lehman Brothers. A en croire le ministre, cela pourrait entraîner une ruée des créanciers de la Grèce pour récupérer leur argent et donc précipiter le défaut. Une position discutable sachant que la Grèce ne peut déjà plus emprunter sur les marchés.
Le flou artistique qui règne dans la zone Euro sur la marche à suivre pour régler le problème de la Grèce (avant l’Irlande et le Portugal ou l’Espagne?) est de nature à amplifier les doutes des marchés et à aggraver la situation. Temps de laisser la Grèce faire enfin faillite et les prêteurs assumer les conséquences de leurs prêts excessifs? Ce ne sont pas les contribuables européens qui diront non, après avoir déjà donné des dizaines de milliards €.