L'Aigle de la Neuvième Légion de Kevin Macdonald

L'émotion n'est pas vraiment au rendez-vous dans ce péplum plutôt sobre en effets spéciaux, qui n'use et n'abuse pas du tout de la pyrotechnie habituelle. La faute sans doute à l'acteur principal, Channing Tatum, qui certes, possède une plastique irréprochable mais qui nous semble trop monolithique. Il a du mal à laisser transparaître les émotions de son personnage, tourmenté pas la disparition de son père et de l'aigle impérial. L'acteur serre les mâchoires mais cela ne suffit pas. L'honneur de son géniteur est en jeu. L'Aigle de la Neuvième Légion s'apparente plutôt à un western antique qui se déroule au-delà du mur d'Hadrien. Fidélité, trahison sont au menu mais ne nous bouleversent pas comme ce fut le cas avec Gladiator. Russel Crowe savait nous toucher au plus profond de nous-même parce que tout était lisible en lui, intense. Dans le film de Kévin Macdonald, les paysages brumeux d'Ecosse, hostiles et propices aux attaques des peuples autochtones, sont superbes. De plus, la fin est prévisible.