Bonheur dans l’imprévu, ce serait la signification du mot Raku, un mode de cuisson primitive de céramiques, donnant le plus bel effet. C’est aussi le nom d’une famille chargée de réaliser des bols pour la cérémonie du thé…
Aujourd’hui, cette cuisson particulière ne se limite pas aux bols. On l’utilise pour toutes sortes de céramiques.
La terre choisie doit résister aux chocs thermiques et être assez poreuse pour bénéficier des effets de la fumée qui va entourer la pièce dans la dernière partie de la cuisson, qui, ici, se déroulera en trois temps : une pré-cuisson (pour biscuiter les pièces), un enfournement après émaillage et une montée en température à environ 1000°, puis les pièces sont sorties à très haute température, plongées dans des végétaux qui s’enflamment spontanément ; cette partie est la plus spectaculaire : aux flammes succède la fumée, on étouffe le feu avec un couvercle et les pièces terminent ainsi leur cuisson.
La fumée, c’est du carbone qui a besoin d’oxygène ; le couvercle supprime l’oxygène dans la boite où est enfermée la pièce et la fumée va donc chercher l’oxygène dans l’émail même, ce qui provoque des réactions à la surface de la pièce qui, non seulement reçoit le dessin des végétaux utilisés (sciure, algues, aiguilles de pins, etc.), mais aussi noircit ici et là sous l’effet de la fumée.
Une fois ces opérations effectuées, il reste à sortir les pièces et à les passer à l’eau pour redonner à l’émail son éclat.
Le résultat est toujours une surprise.
Le raku est une opération qui laisse se faire l’interaction entre le feu et l’émail, et l’objet qui sort de cette épreuve est plus que le résultat du travail humain.
Un petit film sur le défournement est visible en cliquant sur la photo en haut à gauche de cet article.