Le gouvernement iranien a dénoncé mardi la décision du Festival de Cannes de bannir le réalisateur Lars von Trier après que celui-ci eut exprimer de la sympathie pour Adolf Hitler.
Selon l’agence de presse iranienne FARS, le sous-ministre iranien de la Culture, Javad Shamaqdari, a écrit au président Gilles Jacob pour lui dire que le Festival avait entaché son histoire et vidé de son sens sa prétention à défendre la liberté d’expression.
Le régime islamiste de l’Iran a emprisonné plusieurs cinéastes ou leur a interdit de filmer parce qu’ils soutenaient le mouvement réformiste du pays.
Le Festival de Cannes avait déclaré Lars von Trier «persona non grata» la semaine dernière après qu’il eut déclaré devant des journalistes que, même si Hitler avait fait de mauvaises choses, il le comprenait.
Le réalisateur danois, dont le long-métrage Melancholia étant en compétition au Festival, avait plus tard présenté ses excuses, soutenant qu’il s’agissait d’une blague qui avait mal tourné.
Interrogé à propos de la lettre envoyée par l’Iran, le cinéaste a affirmé mardi que ces commentaires étaient stupides, ambigus et inutilement blessants.
La 64e édition du Festival de Cannes a présenté les films de deux réalisateurs iraniens, soit Jafar Panahi et Mohammad Rasoulof.
Ils ont tous les deux été condamnés à six ans de prison et à 20 ans loin des plateaux de tournage par le régime iranien, qui les accuse notamment d’avoir fait de la propagande.
Mohammad Rasoulof a gagné le prix de la mise en scène dans la catégorie Un certain regard pour son long-métrage Au revoir mais n’a pas reçu la permission de se rendre à Cannes pour l’accepter.