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Où l’on vous présente les textes de notre défi littéraire de mai !

Par Samy20002000fr

Découvrez les textes issus de notre défi littéraire de mai autour du thème « Pomme » !

Où l’on vous présente les textes de notre défi littéraire de mai !

Comme désormais tous les mois, nous vous présentons ici l’intégralité des textes préparés par nos membres dans le cadre de notre défi littéraire mensuel !

Lancés il y a quelques mois, ces défis remportent un grand succès auprès de nos membres ! Les règles sont simples : Il suffit d’écrire un texte autour d’un thème choisi par les membres, en utilisant ce mot dans le texte !  Il n’y a, sinon,  aucune autres limites que celles de votre imagination !

Pour le mois de mai, le thème choisi fut « Pomme » ! Voici les contributions de nos membres ! Cette édition fut marqué par l’arrivée de nombreux petits nouveaux ! Si vous aussi souhaitez participer à la prochaine édition de ce défi, vous pouvez retrouver ici le forum consacré au choix du mot de juin !

Vous pouvez également voter ici pour déterminer le meilleur texte de cette édition ! Le premier aura le droit de proposer 3 mots pour l’édition de juillet, le second 2 mots et le troisième un seul !

Bonne lecture  à vous !

G2ellesL :
« Ta Ra Pa Ta Pom
Ta Ra Pa Ta Pom
T’auras pas ta pomme
T’auras pas ta pomme
Le pays a décidé, ce sera bleu foncé
Une grande tache orange
Une mince touche de rouge
Presque plus de bleu pâle
Juste une goutte de vert
un véritable cauchemar!!!
La tache bleu foncé s’étend et m’envahit…
Une goutte bleu pâle dans un océan orange…
je me noie…
je m’enfonce dans un rouge charest…
À l’aide!!!
Je n’aurai pas ma pomme… »

Thoxana :

D’ambre et d’or.

« Tout à coup, la nuit était tombée. Comme ça. Subitement. En plein jour…
Un silence quasi mystique s’était installé. Et pourtant, nous étions au milieu d’une foule qui piaillait à qui mieux mieux. Mais en cet instant, je n’entendais plus rien, que ce silence au fond de moi…
Faisait-il chaud ou froid ? Je ne le savais pas. Et à vrai dire, je m’en moquais comme de l’an quarante…
Où étais-je ? Pas la moindre idée non plus… Cela ne m’importait plus…
Le temps lui-même semblait s’être arrêté… (Je me suis longtemps demandée, par la suite, si Albert Einstein n’avait pas fait cette même expérience. N’est-ce pas cela qui l’avait amené à élaborer sa fameuse théorie de la relativité restreinte ?… Oui, le temps peut être élastique. J’en ai désormais la preuve !)

Mais que s’était-il donc passé ?
En toute objectivité, la réponse est : « Rien ». Non, trois fois rien… Je venais seulement de croiser ton regard d’ambre et d’or – ce qui m’avait, au premier abord, fort intrigué. Mais quel peintre avait donc pu avoir l’idée d’inventer une teinte aussi déconcertante ?
Ceci dit, ce n’était pas cela qui m’avait laissé dans cet état quasi second. Non. C’était plutôt ton sourire à faire se réveiller un mort. Il venait de toucher au cœur la moribonde que j’étais alors et qui n’attendais plus rien de la vie, qui avait perdu l’Espoir… Un sourire tout simplement « dingue » ! Quelque chose qui venait du fond de ton âme, qui était tellement beau que c’était à en « tomber dans les pommes ». J’ai d’ailleurs cru un instant que c’était ce qui allait m’arriver…
J’ai pris comme un grand bain de lumière ; l’énergie incroyable que tu dégageais m’envahissait, emportant les préjugés que j’avais jusqu’alors concernant les choses de l’amour. Ce genre de situations qui, croyais-je jusqu’à ce jour, n’existait que dans les bouquins et les mauvais films pouvaient donc réellement se produire ?
Sous le coup de l’émotion, aucun mot ne pu sortir de ma bouche. Ils étaient coincés quelque part – sans doute au niveau de la pomme d’Adam… Et comme tu ne me disais rien non plus, la situation devait paraître, vue de l’extérieur, des plus étranges…

Nous aurions pu sans doute rester un long moment, comme ça, à nous regarder sans rien dire. Mais c’était sans compter avec mon esprit qui ne cessait de s’agiter, cherchant à comprendre et à contrôler ce qu’il se passait en moi.
En effet, je réalisai soudain qu’il me venaient des idées incroyablement folles, jusqu’alors inconnues : j’avais envie de goûter avec toi le fruit défendu, de savoir si ta peau, ta chair était sucrée, acidulée… Je pris peur. De moi, bien sûr, et non de toi… Je ne voulais pas tomber amoureuse ; parce que je sentais bien que cette expérience était de ce registre… J’avais trop souffert… Et puis, il y avait tant de choses qui nous séparaient ! Nul doute que, une fois la période de la passion passée, les pommes de discorde n’auraient pas manqué entre nous… Je ne voulais pas de tout cela !
Alors j’ai pris mes jambes à mon cou, refusant ce que la vie venait de me donner et te laissant là, sans doute un peu perplexe… « Comme les filles d’Eve sont compliquées ! »

En fait, si nous n’avons pas croqué la pomme ensemble, j’ai tout de même gouté ce jour-là le fruit de la connaissance : Je sais désormais ce qu’est ce sentiment incroyable qu’on appelle le « coup de foudre ». Ce n’est pas juste bon à écrire un livre, ou quelques lignes – comme je le fais aujourd’hui. Non, c’est bien plus que ça. C’est quasiment indescriptible ! Celui qui ne l’a pas vécu ne peut pas comprendre…
Cette très rencontre très brève et très silencieuse m’aura en tout cas appris énormément. Depuis, mon regard sur le monde a changé du tout au tout. Je sais désormais que, même lorsqu’on croit qu’il n’y a plus d’espoir, la vie vous réserve de belles surprises. Il suffit juste d’ouvrir les yeux… Croquons la vie à pleines dents, comme s’il s’agissait d’une pomme bien mûre ! »

Argali :

« Avant même d’entrer, je savais qu’elle m’attendait.
D’ailleurs, j’avais flâné volontairement sur le chemin du retour, afin de jouir plus longtemps des prémices du plaisir. Je m’imaginais ce moment magique entre tous où le doux parfum sucré viendrait me chatouiller les narines. Je visualisais le jardin fleuri, la maison, la fenêtre. Quel sens serait, cette fois, le premier en éveil ? La vue ou l’odorat ? Je la voyais, ronde, dorée, ondulante – chaque quartier amoureusement déposé telle une rosace parfaite – luisante et tiède.
J’avançais sur le chemin caillouteux, insensible au chant des oiseaux, aux cerisiers en fleurs, à la fatigue de la route qui me ramenait de l’école. Un délicieux plaisir m’envahissait déjà.
Bien avant de pousser la barrière, les arômes de reinettes et de cannelle vinrent me titiller. J’entrai dans le jardin et mes yeux se portèrent machinalement vers la fenêtre. Maman avait l’habitude d’y laisser refroidir ses pâtisseries. Mais point de tarte. Avais-je rêvé ?
Contournant le buisson d’hortensia, je me pétrifiai. Deux gros oiseaux noirs et blancs picoraient allègrement mon goûter, tombé au sol. Le goût fruité encore sur la langue, je laissai glisser deux larmes pommées. »

Lalynx :

Recette de la tarte aux pommes

« Quand était la dernière fois que j’en ait préparer déjà ? Ah oui … C’était avec toi … à une autre époque … Celle où notre amour était éternel, où rien ne nous séparerais jamais … Mais ça, c’est du passé maintenant.

Préparation:

Allez c’est parti, pour la préparation et pour tous ses souvenirs qui reviennent en mémoire comme un torrent … Comme si ce n’était pas assez comme ça. Mais j’ai promis à Julie de lui préparer cette tarte alors il faut bien se lancer.

Préparez la pâte brisée, versez la farine dans un saladier, ajoutez le beurre coupé en morceaux et mélangez avec vos mains, faites un puits et y verser l’ eau, le sucre et 1 pincée de sel. Pétrissez soigneusement le tout, formez une boule et laissez là reposer 30 minutes au frais.

On avait préparer cette tarte à deux. Est-ce que tu t’en souviendrais à cet instant ? Quand on se jetait de la farine à la figure. On finissais aussi blanc que des linges. On ne savais pas rester sérieux juste deux minutes. Et la pate qui restait sur les bords que tu mangeais comme ça ! Tu trouvais ça bon ainsi et tu affirmais qu’il fallait pas la cuire… Ah la demi-heure est passée, je peux continuer.

Étalez la pâte au rouleau (elle doit rester épaisse) tapissez en un moule recouvert de papier sulfurisé et piquez le fond avec une fourchette, la recouvrir de papier alu et la être au frais 10 minutes environ.

Là aussi on s’était amusés. En faisant les jedis avec les rouleaux ‘Luc je suis ta copine !’ ‘Noooon’, maintenant je me demande si tu étais sérieux à ce moment là… J’espère que ce n’était pas le cas, sinon pourquoi être resté si longtemps ?

Préchauffez le four à 180 °C et pré-cuisez la tarte pendant 10 minutes.

Ah ce vieux four au gaz. Il serait temps de changer, déjà cette fois là je m’étais brulée. Dommage, cette fois-ci tu n’es pas là pour me soigner. Tu es si mignon quand tu as peur pour moi… Cette fois je me soigne comme une grande ! Et puis au final pourquoi j’aurais besoin de toi ? Tu vois que je sais la préparer seule !

Épluchez les pommes, éliminez les cœurs et les pépins puis détaillez les en lamelles pas trop fines, garnissez la pâte en disposant des lamelles de fruits en rond en les faisant se chevaucher, saupoudrer le tout de sucre vanillé et de cannelle.

Éliminer les cœurs ? A croire que la recette le fait exprès pour mon état d’esprit actuel ! Enfin, la décoration. On se battait sur la façon de mettre les lamelles et au final ça ne ressemblait à rien. Voilà ici c’est moi qui choisit ! Et c’est beaucoup plus joli ! Tiens, quelqu’un sonne à la porte ? Est-ce que ce serait toi ?

Mettre à cuire 15 minutes à four chaud, 1 minute avant la fin de cuisson saupoudrer la tarte de sucre glaçe et allumer le grill pour griller un peu les pommes.

C’était Julie, un peu en avance. Elle me regarde finir la tarte aux pommes. Elle a l’air satisfaite de la tarte. C’est vrai qu’elle est belle !

Laissez tiédir avant dégustation.

C’est un délice ! Je suis fière, et tu n’y es pour rien là-dedans. Je peux enfin être tranquille, j’ai fait une tarte aux pommes et je cesse enfin mon retour éternel à nos souvenirs… »

DrJackal :

UNE PRISE DE POUVOIR

« Le jour se couche, il est 20 heures, comme tout bon français la petite famille Moyon, habitant Moulin sur Allier est assise dans son canapé à fleur rouge et bleu (oui je sais ils ont très bon goût la famille Moyon mais la n’est pas le problème), et attende gentiment l’endoctrinement quotidien sur TF1 : le Journal présenté par Laurence Ferrari et les dentifrices Émaille diamant. C’est dans cette ambiance que tout commence. D’ailleurs je parle de la famille Moyon de Moulin, mais ça colle aussi pour la famille Bardaoui de Versailles ou la famille Boloutrot de Bergerac, enfin bon pour la France quoi, voir le monde.

Alors que Laurence va lancer sa première allocution, toute sourire pour annoncer qu’un groupuscule terroriste a fait un attentat à la bombe dans le funiculaire Lyonnais pour réclamer la libération du Poitou Charente (très connu le FLP soit dite en passant), ou qu’un quelconque politicien en vogue a été pris à violer et séquestrer le cochon d’inde de sa concierge, la télé devient noir. Au bout de longues minutes ou Mr Moyon râle, à juste titre, comme quoi il s’agit surement d’un complot de la TNT communiste, comme il la toujours dit, pour nous empêcher de suivre des informations vitales pour notre survit de tous les jours, l’écran devient gris, gris anthracite pour être précis, et dessus vient se poser une pomme, et pas n’importe quel pomme, un merveilleuse granny smith verte.

- Peuple de la Terre

A ses mots Mr Moyon comme tout bon citoyen prend la télécommande et essai de changer de chaine, mais rien y fait Granny la pomme est toujours la…

- Pas la peine de changer de chaîne je suis partout, je suis tout je suis la Pomme verte. Mais appelé moi Dapi car c’est comme cela que je me nomme.

- Cela fait maintenant des année, que dis je des millénaires que je vous regarde, vous battre vous entretuer et essayer d’évoluer en vous inventant divers but, religion etc… mais au final vous étes des incapables, et moi Dapi, le dieu omniscient et omnipotent qui suis rester cacher dans l’ombre toutes ses années a juste vous donner des coups de pouces cacher vais devoir reprendre les choses en mains.
En effet depuis le début je suis la et je vous protège.

Qui vous a fait quitter le jardin de se pervers d’Éden qui essayais de profiter de la faiblesse et de la naïveté d’Adam et Ève pour exacerber sa lubricité? C’EST MOI

Qui Hercule ou Héraclès est venu chercher dans le jardin des Hespéride pour apporter l’immortalité à l’homme? C’EST MOI

Qui a permis a l’Europe de se créer, grâce à la révolte des canton Suisse et l’intervention de Guillaume Tell? C’EST MOI

Qui a mis fin à cette stupide monarchie de droit soit disant divin, et aboutie a la création de la constitution en France? Qui donnera l’exemple au reste de l’Europe? C’EST MOI et le fameux sermon du jeu de POMME vous croyez que ça viens d’où?

Qui a lancer la science moderne ce jetant a mainte et mainte reprise sur l’autre crétin de Newton pour qu’il comprenne quelque chose à a la science? C’EST ENCORE MOI

Et je ne parlerais pas de mes interventions dans la révolution américaine, et la fin des deux grandes guerres mondiales, ni même de mon apport sur la musique mondial (et oui la pomme des Beatles était pourtant un message claire…) j’ai même du envoyer douze mille texto avec mon Apple Phone a Obama pour lui dire ou se trouvais Ben Laden…
Et non vous arrivez toujours pas à vous en sortir, crétin d’humain je vous avais pourtant mâché le travail et vous continuer a faire de moi de la compte, de la vulgaire tarte renverser, à me donner a manger au cochon, et me laisser pourrir dans le sud de la Bretagne.
Je vais devoir redresser les choses. Ainsi a partir d’aujourd’hui vous devrez me vénérer, tous les soir à 17h48 vous devrez prier en direction de New-York nouvellement baptisé la grosse pomme, avec une calice de cidre doux (et j’insiste le brut c’est pas bon) en entonnant se psaume :

Pomme de rainette et pomme Dapi, Dapi Dapi vert
Pomme de rainette et pomme Dapi Dapi dapi gris
Le tout trois fois de suite, et peut être me montrerais-je magnanime.

Sur ses paroles divine la jument présentant le journal réapparu sur l’écran et la vie repris son cours, mais depuis nous entendons souvent cette comptine répété dans toutes les chaumières et toutes les langues, et on a pue constater une inflation des industries du cidre breton qui sont devenu dés lors des multinationales quasi aussi importantes qu’Apple.

Mr Moyon devenu depuis grand prêtre de Dapi ne rêve plus que d’une chose se rendre à Grande Pomme pour y planter son Pommier. »

lacroute :

« La plupart du temps, en ces hauts lieux consuméristes, à soulever les objets et à les observer sous toutes les faces, on repère vite les petites étiquettes « made in China » ou taiwanaises.

Les gadgeteries de centres commerciaux vendent de l’inutile à bas prix, accompagné d’une déglingue des objets à peine la caisse passée. Et pourtant des découvertes improbables et des achats compulsifs, attiré invariablement que j’étais par les casse-tête souvent à l’étal, j’en ai effectué plus qu’à mon tour.

Pour ma part, il y a peu, entre cartes musicales d’anniversaire ou de départ à la retraite, verres baveurs et mobiles tintinnabulant au plafond, croyez-moi ou pas, j’y ai rencontré mon passé d’enfant rêveur en la personne de mon père défunt, paix à son âme.

Etonnante vision donc, car en pays d’ailleurs depuis longtemps, il n’en était pas moins assis devant son couvert de midi; à sa place habituelle de la table familiale d’antan, celle recouverte d’une toile cirée Vichy élimée et recouverte des reliefs d’un repas issu pour la plus grande part du jardin de notre petite villa. Nous en étions au dessert. Papa me disait que la pomme que j’allais manger n’était pas ce qu’elle paraissait être.

Entendons-nous bien, je ne percevais pas la scène via un hologramme faseyant et tremblotant ayant pour but de ramener de mon passé quelques scènes privilégiées. Non. L’explication était beaucoup plus simple. Un objet à la vente me fit penser à papa: une mappemonde-casse-tête, montée sur trépied et accessible au prix de 10 euro trente. Le genre d’agace-nerfs démantibulé pièce après pièce en quelques secondes et que l’amateur mettra toute une vie à reconstruire.

Je vous sens dubitatif, inquiet pour ma santé mentale. Et encore ce n’est rien. Attendez la suite. Laissez-moi surenchérir en précisant que je suis passé en esprit de la mappemonde à la pomme, et de cette dernière au repas familial d’antan.

Ne passez pas votre chemin, je vais vous expliquer. Il vous manque pour comprendre un élément d’importance: un tour de magie expliqué qui enchanta l’enfant que j’étais alors.

Prenez une pomme. Une aiguille à coudre, son chas dans laquelle vous enfilerez une bonne longueur de fil assez solide.
La pointe de l’aiguille perce à peine la peau en un point quelconque de l’équateur du fruit, du point d’entrée elle vise presque tangentiellement un point proche (environ 2 centimètres) sur ce même équateur et ressort entraînant le fil dont le bout restera toujours à l’extérieur du premier trou. A la sortie du 2ème trou ainsi crée, l’aiguille y retourne, vise un troisième point proche toujours sur l’équateur. Le fil tendu disparaît sous la peau (à fleur de peau) sous le deuxième trou que personne ne voit et réapparaît à la sortie du troisième, y revient, disparaît, réapparaît sur le quatrième. Ainsi de suite jusqu’à ce que le énième trou permette de retrouver le premier.
A ce stade, deux brins de fil réunis sortent de sous la peau. Ils n’en forment qu’un seul et feront fil à couper le beurre passant par le centre du fruit quand le préparateur y tire fort dessus.
Rien ne transparaît à l’extérieur mais la pomme est tranchée en son milieu via son équateur.
Ne reste qu’à répéter l’opération selon quelques méridiens équidistants qui vont quadriller le fruit d’incisions souterraines invisibles de l’extérieur.
Le gourmand pelant alors sa pomme du couteau ne verra pas les minuscules trous constellant la surface du fruit. Et au fur et à mesure que l’épluchure se constituera, le fragile édifice souterrain va se déliter et offrir des quartiers assez inattendus qui étonneront la victime.
Voilà, c’est compliqué à expliquer mais pas à réaliser.

Ainsi donc, un jour, mon père inventa la pomme pelée qui se délite en cubes comme dés de lardon sous le hachoir. L’enfant que j’étais vis en lui une déité paternelle que l’explication du tour défrisa néanmoins un peu. Et l’homme que je suis devenu perçoit dans une mappemonde-casse-tête de gadgeterie une pomme magique et un rappel d’une scène d’un temps heureux où les pommes ne faisaient pas ce qu’on attendait d’elles. La vie est décidément bizarre. »

LiliGalipette :

Père, tu nous as jetés de ton royaume.
On vit peut-être dans un beau capharnaüm.
Mais ici, on peut abuser du sodium,
Même d’une bouteille de bon vieux rhum.
Et surtout finir toute la tarte aux pommes.

Lune :

« Pomme qui ne m’inspire pas puisque j’aime la poire, au lieu de te dédier une ode, je t’envoie cette lettre.
Il paraîtrait que ce n’est pas toi qui fis craquer Adam, serais-tu une usurpatrice?
De rage, tu as tenté de fracasser le crâne de Newton, raté une fois de plus, son génie t’a bluffé.
Vraiment ton rôle est celui de la discorde, chère pomme!
Te voilà à présent écolo-bio qui t’enivre des marchés « beaux fruits d’autrefois ».
J’en appelle aux émules de Guillaume Tell : il y a de la pomme sur la planche…
Verte, rouge, bicolore, lisse, cabossée, étoilée, ton défilé de mode me rend suspect l’automne qui te colore et te fait choir de l’arbre.
Mais lorsqu’écrasée sur l’herbe, je regarde un merle s’enivrer de ton jus, je me prends à apprécier ton rondeur bienfaisante.
Agatha Christie vivait ses journées une pomme toujours proche de sa main féconde.
Tout cela me fait dire que sur la balance de la justice, les plateaux sont à égalité.
Petit clin d’oeil, je pourrais écrire une lettre similaire à la poire, au citron, à l’orange, à tous les fruits du monde et ma conclusion sera qu’il ne faut pas se
contenter de dire : « J’aime ou je n’aime pas ».

Steppe :

« Babelio!!!!
Babelio et ses défis littéraires!!!
Ha ha ha!!!!
Oui, Babelio, je te lis, te réponds parfois et me réjouis souvent de l’émulation que tu provoques face à ma pauvre
plume…
Ainsi donc ai-je participé à « Borborygme »!!! Là, déjà, ça a été nuits blanches et Cie…
Puis « Silence » et « Paillasson » … Nuits noires et Cie!!

Et puis, vint « Pomme »….
Ok, on va se le faire’ à 2 celui-là!!! Mais, voila, on ne fait pas toujours ce qu’on veut…
Hé, Babelio…!!! Moi aussi j’ai une vie!!!

Alors : « Pomme »….
Ok, mais, Babelio, savais-tu que dans une pomme il y avait des pépins ?

Premier pépin : Inspiration nulle…
Deuxième pépin : Pas le temps d’y réfléchir….
Troisième pépin : Hum, le jus me coule sur la gorge et me parle de paysages sucrés et dentelés…
Ouais, mais bon, ça ne fait pas un texte ça!!!
Quatrième pépin : J’abandonne, je décide de laisser tomber, d’attendre le mois prochain et un mot nouveau….
Cinquième pépin : A partir de là, la pomme devient une obsession…. J’en mange une à chaque rêve… Tantôt sucrée et douce, tantôt
amère et farineuse…

Tu veux quoi Babelio ? L’épuisement de mes neurones dèjà bien fatigués ?
L’affaiblissement de mes capacités d’écriture? Ma démission ?
Ta Pomme me laisse de glace, elle me paralyse et me plonge dans l’affliction de la page blanche.
Babelio, s’il te plaît, pour ce mois ci, va voir ailleurs si j’y suis!!!
Tu recèles en ton sein assez de belles plumes et de talents cachés…. Laisse le verger s’épanouir et la pomme fleurir… Ma contribution
ne serais que compote ou déconfiture….
Babelio, je t’aime !!!! Et te hais tout à la fois!!!

Na!!! »

Bibalice :

« Prends un verre me dit-elle. Je prends une manzana. Tu me suis ? Allez deux. Serveur, deux Manzana s’il vous plait. Tu verras ils les font d’enfer ici. Tu m’en diras des nouvelles.
Je n’aimais ni cet alcool ni le ton qu’elle prenait pour le commander. Je n’aimais ni la situation ni ce bar lugubre qu’elle nous avait imposé. Et ce n’était pas elle, ça ne lui ressemblait pas qu’elle commande ainsi pour moi, qu’elle ait ce regard fuyant qui jamais ne se pose, qu’elle ne cesse de parler, et de ne parler pour rien… Et Lilith comment vas-t-elle, continua-t-elle dans son débit nouveau et continu, la vois-tu toujours ? et comme se porte « la terre » ? Bon mais gaffe à ne pas devenir ce qu’Il te reproche d’être…
Je ne répondis à rien évidemment. Je n’avais rien à répondre, et je n’eus jamais le temps. Peut-être savait-elle tout déjà, peut-être me demandait-elle comme ça, pour la politesse et pour la forme. Peut-être n’en avait-elle rien à faire non plus.
Entre deux phrases je la vis sortir une petite boite de sa poche, une petite boite métallique, fine et légère, qu’elle posa sur la table. De cette boite elle sortit une cigarette qu’elle coinça négligemment entre ses lèvres. C’est la première fois que je la vis fumer. Et pour la première fois, je voyais en elle une femme. Ce n’était plus l’enfant que je connaissais, l’amie de toujours avec qui je jouais dans le jardin. C’était une femme en face de moi, gracieuse, élégante, lointaine. Elle était en face et elle était déjà ailleurs. Évaporée dans les volutes de sa fumée, évanouie dans le vert de l’alcool que le serveur venait de nous servir. Je tenais le verre de ma main droite, sans que je ne sache jamais d’où venait cet air de perdition qui m’envahissait soudainement. Elle fit trinquer son verre avec le mien sans que je n’en fasse le geste. Le choc fut brutal et nos deux verres s’échangèrent de leur liquide verdâtre. Eve fut la première à porter le verre à ses lèvres, à en boire une gorgée ou deux. Mortel hein ? Allez, dis-moi ce que tu en penses ? je te l’avais dit n’est-ce pas. C’est de la liqueur de pomme. Parfait pour l’été.
A la première gorgée, ma tête tourna. L’alcool, le sucre, la situation, la fumée. Et Eve, son décolletée, ses cheveux détachés, ses jambes longues et fines, dévêtues. Ses gestes de la main, cigarette entre les doigts, à chaque fois qu’elle recrachait la fumée. Son savoir nouveau…

Dehors le vent se levait, il allait bientôt pleuvoir. Les gens se dépêchaient de rentrer chez eux. En jetant un œil autour de moi, je me rendis compte que le bar, lui, était rempli. Que des gens parlaient autour de nous. Et qu’ils parlaient de livres qui m’étaient inconnus. De savoirs oubliés et de formules anciennes. J’entendis des noms obscurs, étrangers, familiers à tous sauf à moi. On me regardait aussi. Je n’étais pas l’un des leurs. Cela se voyait à mes gestes timides, mes regards de vaincus, mes paroles imparfaites. Et je voyais Eve, là, au milieu de ce troupeau savant, comme une statue gracieuse. C’était son monde, et mieux, c’était son peuple. Quoiqu’elle le dominait totalement. Je voyais des creux sur son visage, des traits que je ne lui connaissais pas. Etait-ce la fatigue, la fumée, un corps qui prenait la forme d’une âme trop longtemps refoulée?
Un frisson me parcourait le corps. Et s’Il me voyait ici, que dirait-il ? A travers la vitre, je voyais que le trottoir était humide. Et même s’Il ne me voyait pas, comment cacher cela désormais ? Eve commanda un deuxième verre et je n’eus cœur à le lui refuser. Ni l’envie. La fumée envahissait mes poumons. Je voulais un peu de force pour, enfin, pouvoir lui répondre. Participer à son monologue savant et le transformer en une discussion passionnée. Je voulais qu’elle pose enfin ses yeux sur moi et non plus qu’ils me fuient. Je voulais prendre la parole. Quitte à me perdre. J’entendis les premiers coups de tonnerre. Eve triomphait. Je le voyais dans son regard. De quoi donc, je l’ignorais encore. D’un geste sûr, je levais mon second verre. Eve me regardait avec un petit air fier. Dans le reflet de ses yeux, j’ai vu la foudre s’abattre. Tout autour de nous, une lumière aveuglante, une chaleur atroce.
Et j’ai su. « 

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