genre: documentaire (interdit aux - 16 ans)
année: 2005
durée: 1h25
l'histoire: L'histoire des Midnight Movies, racontée par ceux qui l'ont provoqué. Il s'agit d'une poignée de créations underground diffusées à minuit, dans des cinémas de New York, entre 1970 et 1977. Ce sont des oeuvres qui ne ressemblent à rien mais toutes aussi excentriques les unes que les autres. Ou pour comprendre ce que signifie réellement l'expression film culte
la critique d'Alice In Oliver:
Les rares possesseurs du coffret Jodorowsky réunissant plusieurs films (Fando et Lis, El Topo, La Montagne Sacrée et Santa Sangre) auront la chance de découvrir un documentaire autour des Midnight Movies, réalisé par Stuart Samuels en 2005.
Ce documentaire est réellement passionnant puisqu'il aborde tout un pan du cinéma qui a malheureusement disparu aujourd'hui mais qui continue d'avoir son influence.
Avant toute chose, il est nécessaire de définir ce qu'est un Midnight Movie. Pour faire court, il s'agit d'un film excentrique, violent ou totalement inclassable qui était diffusé à minuit dans certains cinémas de New York.
Ces long-métrages ne bénéficiaient presque d'aucune promotion et publicité, mis à part quelques lignes dans certains journeaux branchouilles.
On comptait alors sur le bouche-à-oreille, le but étant de proposer un cinéma différent et très éloigné de l'univers hollywoodien.
Le film qui ouvrira la voix à bon nombre de Midnight Movies, se nomme El Topo, réalisé par Alejandro Jodorowsky. Clairement, c'est loin d'être un film tout public puisque Jodo nous entraîne dans un western atypique, décalé, sanglant et violent.
Mais il s'agit également d'une oeuvre riche, ésotérique, symbolique dont les thématiques interrogeront les spectateurs déroutés.
Même la critique sera plutôt élogieuse envers ce véritable OVNI du cinéma. Grâce au bouche-à-oreille et grâce aussi à quelques personnages influents (John Waters et John Lennon), le film connaîtra son succès et sa notoriété. Mieux encore, les gens se précipitent à minuit pour aller voir El Topo.
Les séances sont bondées. De ce fait, certains cinémas voudront le diffuser à des heures plus régulières, le but étant de faire voir le long-métrage à un plus large public.
Mais cela ne fonctionnera pas. Il faut dire aussi que les films de minuit s'adressent également à un public particulier et fan de curiosités cinématographiques.
A ce sujet, certains réalisateurs évoquent cette période si particulière, comme David Lynch, John Waters et bien sûr, Alejandro Jodorowsky.
Mais ce documentaire évoque d'autres films, notamment Pink Flamingos, réalisé par le même John Waters.
Ce sera un film choc qui marquera toute une génération puisqu'on y aborde les gens différents (travestis, freaks et homosexuels). Et une scène marquera également les esprits, celle où Divine mange de la merde de caniche !
Mais résumer uniquement Pink Flamingos à cela, serait une erreur. Encore une fois, il s'agit d'un film majeur qui traite (entre autre) de la différence, des marginaux et des reclus de la société.
D'ailleurs, John Waters réalisera également Multiple Maniacs (que je chroniquerai un jour sur ce blog) mais d'autres films sont évoqués.
On pense notamment à Reefer Madness. Toutefois, impossible de terminer cet article sans parler d'Eraserhead, le premier film de David Lynch.
Il s'agit d'un long-métrage fauché, difficile d'accès, dont les thématiques semblent échapper aux critiques et aux spectateurs avertis.
Le film aura vraiment du mal à percer et il faudra le soutien de John Waters pour que le film mérite son moment de gloire. Le reproche fait à Lynch ?
D'avoir probablement dix ans d'avance dans le cinéma qu'il propose puisqu'il s'agit d'un film sombre, totalement indescriptible mais brillant dans sa mise en scène et sa tonalité.
Bref, un documentaire essentiel et à ne pas louper qui devrait ravir les fans du septième art.
Note: 18/20