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L’ingénieux bazar sucré de Rina Banerjee (by Christelle)

Publié le 01 juin 2011 par Lifeproof @CcilLifeproof

Her captivity was once someone's treasure and even pleasure but she blew and blew then flew away... Rina Banerjee, Her captivity was once someone's treasure and even pleasure but she blew and blew then flew away..., techniques mixtes

Depuis quelques années l’art contemporain s’immisce dans les grandes institutions qui ne lui sont pas dédiées, le Louvre en étant un très bon exemple. Dans cette même optique le musée Guimet, spécialiste des arts et civilisations de l’Asie ancienne, s’ouvre depuis 2009 à l’art le plus actuel. Ainsi, les splendides et millénaires sculptures indiennes, Khmers ou bien encore Afghanes s’acoquinent avec les œuvres de Rina Banerjee, artiste d’origine indienne vivant à New York.

L’emplacement des œuvres contemporaines dans les collections permanentes est une véritable réussite qu’il faut souligner étant donné la complexité de l’exercice. Ce pertinent accrochage magnifie les œuvres de l’artiste qui dans un autre contexte perdraient peut être en intensité.

Dès la première salle, une grande structure rose forme un beau contraste avec les statues de pierres. Il s’agirait d’un temple de l’amour constitué d’une structure en métal entourée d’un gigantesque film plastique, ce cher cellophane, le tout en suspension.  Comme Subodh Gupta, super star du marché de l’art d’origine indienne et collectionné par François Pinault, qui récupère des ustensiles de cuisine pour créer des œuvres, Rina Banerjee se sert d’éléments existants pour créer.

Upon civilizing home and absurd and foreign grew ripened, made food for the others, grew snout, tail and appendage like no other
Rina Banerjee, Upon civilizing home and absurd and foreign grew ripened, made food for the others, grew snout, tail and appendage like no other, techniques mixtes

Au deuxième étage, courez dans la bibliothèque rotonde où trône au centre un fauteuil évoquant à la fois l’Orient et l’Occident.  Les références à ces deux entités sont certes basiques, des sequins pour l’un et la tapisserie de l’assise et du dossier pour l’autre, mais pourtant elles fonctionnent parfaitement.  Elément cocasse, une excroissance donnant l’aspect d’un monstre à ce siège, vient achever l’ensemble.

De multiples installations jalonnent notre visite. Composées d’ailes,  de coquillage, de tissus, de broderies, de fourrures parfois, d’œufs, ce bric-à-brac réussit l’exploit de ne jamais tomber dans le kitch. Ces fabuleuses sculptures distillent de subtiles traces et autres indices évoquant autant la nature, souvent cruelle, que les savoirs ancestraux des hommes et le développement des techniques.

Take me, take me... to the Palace of Love
Rina Banerjee, Take me, take me... to the Palace of Love, techniques mixtes

Les cartels indiquent tous de longs titres plein de poésie et d’étrangeté si rares dans l’art contemporain où les « sans titre » sont légion. Néanmoins, soyons honnêtes, autant de lecture pour chaque œuvre dans chaque exposition serait impossible.

Peut-être y a-t-il quelque chose d’un peu trop naïf dans ce travail, voire de politiquement trop correct dans la démarche, mais devant le trop plein de fiel déversé quotidiennement il est bon quelque fois de rééquilibrer la balance et de se laisser bercer par de douces idées traduites ici dans une esthétique relativement sucrée et bien agréable.

Musée Guimet

6 place d’Iéna

Paris 75016

Rina Banerjee, Chimères de l’Inde et de l’Occident

Jusqu’au 26 septembre

Ouvert tous les jours sauf le mardi de 10h à 18h


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