La noce chez les petits bourgeois, de Bertold Brecht, par la Troupe de la MJC Paris-Mercœur

Tout se déglingue dans cette pièce de Brecht. Et tout est comique. Pas les blagues du père qui tombent toujours à plat, pas les grivoiseries de l’ami, Brecht a sans doute voulu les rendre ridicules de mauvais goût et stigmatiser cette « bonne » société qui veut bien s’encanailler mais en n’oubliant pas les « bonnes manières ». Un mère qui veille à tout, même au bouton de gilet de son fils, marié peut-être mais encore sous sa coupe. Des amis qui boivent, bouffent et critiquent à tout va les jeunes mariés, eux-mêmes prisonniers des convenances. « Faut pas jouer les riches… », a chanté Jacques Brel. Tout se déglingue donc, le mobilier, les amitiés, la famille. Et la troupe de la MJC Paris-Mercœur propose des trouvailles dans cette mise en scène : les boissons dans les verres et les bouteilles sont des confetti (paroles moulinées et envoyées en l’air), et, lorsque les mariés se retrouvent seuls enfin pour la nuit de noce, dans un décor désolé et bouleversé, les couples reviennent jouant le texte comme pour dire que tous les hommes peuvent se retrouver dans le discours masculin et toutes les femmes dans le discours féminin, ce qui produit un effet de miroir brisé.

J’ai vu ce spectacle à la MJC des Hauts de Belleville, à Paris.