L’affaire DSK révèle au public français les rouages de la justice américaine. Pour qui s’intéresse au cinéma de ce pays les coulisses des prétoires n’ont pourtant plus de secret, tant le septième art US en raffole. « La défense Lincoln » n’échappe pas à la règle ; actualité oblige, on suit alors peut-être avec plus d’attention la manière dont un procureur et un avocat peuvent mener de concert un même dossier.
Avec cette fois dans le rôle du défenseur un personnage atypique, tout droit sorti du roman de Michael Connelly: Michael Haller ! Cette figure légendaire du bureau de Los Angeles court au secours des plus démunis, tout en arnaquant dès que possible quelques clients aisés ou associés de circonstance.
Question manipulation, c’est lui le plus fort. Mais un jour , sans l’ombre d’un doute il accepte de défendre un play-boy encore plus retors. Je ne vous en dirai pas plus puisque à ce stade de la confrontation, un ressort inattendu vient relancer un scénario malgré tout assez prévisible.
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Et c’est heureux pour le spectateur, car la mise en scène de Brad Furman, peine à suivre les déambulations de notre héros. C’est à l’histoire qu’il faut se raccrocher et dans le rôle principal saluons alors la performance de Matthew McConaughey , qui réussit pleinement à nous emmener là où la caméra tarde à mettre les pieds. Une dichotomie étonnante qui personnellement m’a un peu ennuyé. Je n’ai pas lu le bouquin, mais je pense qu’il était un peu plus passionnant. Mais le cinéma doit jouer sur plusieurs tableaux et seul le cadre de notre héros est parfait pour son esprit roublard, qui nous le rend très attachant.
Matthew McConaughey et Ryan Phillippe, un client ou un ennemi ?
Les rapports avec son chauffeur procurent de très belles scènes (l’avocat ne travaille qu’à l’arrière de sa voiture), une Lincoln…) tandis que l’histoire déambule tranquillement dans les arcanes de la justice américaine, selon un processus désormais bien établi. On se prend de temps en temps au jeu du chat et de la souris engagé entre les justiciers et les justiciables ( qui manipule qui ?) . Et quand le soufflé retombe, il nous reste ce fameux Michael Haller. Un héros bien sympathique, à l’image du film.