Grattez et gagnez une œuvre de Christian Boltanski à l’occasion de la 54e biennale de Venise ! Collée sur la Une de Libération datée du 3 juin, une zone à gratter afin de découvrir « son » numéro… L’autocollant montre un visage découpé en trois bandes verticales. Il évoque l’installation spectaculaire « Chance » exposée à la biennale jusqu’au 27 novembre et par laquelle l’artiste interroge le hasard et le destin : Un long ruban composé de 600 visages de nourrissons. A peine nés et déjà embarqués sur le grand huit de la mort - ou de la vie. A intervalles irréguliers, une sonnerie retentit, le fracas modéré s’arrête, le ruban ralentit, le visage d’un nouveau-né s’immobilise sous l’objectif d’un appareil photo. Il est saisi, il a été choisi. Pour concrétiser cette idée de la chance, Boltanski a souhaité concrètement mettre en place une loterie pour chacun des visiteurs : « Chacun est invité à participer à un jeu consistant à recomposer sur un écran un visage à partir de fragments de visages de bébés et de vieillards qui défilent à toute allure. S’il arrive à restituer un vrai visage en poussant le bouton au bon moment, il gagne l’œuvre», commente Jean-Hubert Martin, commissaire du Pavillon français. Le lecteur de Libération peut donc, lui aussi, s’amuser avec les lois du hasard : si son numéro est tiré au sort, il gagne une œuvre de l’artiste d’une valeur de 10 000 euros.
Le mien est le 017914. Mais en le découvrant, je n’ai pas pu retenir un certain malaise compte tenu du sens que Boltanski donne à chacune de ses créations, souvent évocatrice de la Shoah : comment le numéro peut-il ne pas évoquer celui qui était tatoué sur l’avant bras des déportés juifs et qui figurait aussi sur des bandes cousues sur leurs vêtements...
Tirage au sort le 10 juin.