L'étrangère de Feo Aladag

Umay fuit son mari violent et rétrograde malgré la complicité de ses belles-soeurs, victimes de valeurs archaïques au possible. Elle veut mettre à l'abri son très jeune fils Cem dans sa famille, c'est-à-dire chez ses parents, chez ses frères qui vivent en Allemagne. Mais ce sont des déracinés qui se replient sur leurs traditions et il en est une à laquelle on ne déroge pas qui est le crime d'honneur. Umay tente de vivre libre mais elle recherche en permanence l'amour et la reconnaissance des siens qui la bannissent. Des lueurs d'espoir parsèment le film lorsqu'elle loge chez sa collègue puis chez son amant, dans un semblant de vie normale. Mais le frère aîné ne lâche rien, ne pardonne pas ses vélléités d'indépendance. Et la tragédie est en marche. Décalage terrible entre les images du début et celles de la fin. Il n'y a aucun pathos dans ce film, aucune mièvrerie . C'est un film poignant et dur qui ne juge pas.