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Le Gamin au vélo

Publié le 27 mai 2011 par Tedsifflera3fois

Un film de Jean-Pierre et Luc Dardenne avec Cécile de France et Thomas Doret
Drame – France, Belgique, Italie – 1h27 – Sorti le 18 mai 2011
Synopsis : Cyril, 12 ans, veut retrouver son père qui l’a placé dans un foyer pour enfants. Il rencontre par hasard Samantha, qui accepte de l’accueillir chez elle le week-end…
Grand Prix du jury au Festival de Cannes 2011

Le Gamin au vélo
Les frères Dardenne tentent un pari osé : placer au coeur de leur univers cru et réaliste un conte de fée. Après Angèle et Tony en début d’année, déjà une rencontre improbable au milieu de la misère sociale, le cinéma francophone propose ici encore de rassembler deux êtres que tout sépare.

Cyril veut avant tout retrouver son père, visiblement le dernier lien qui le raccroche encore à la société. Tout son amour semble s’être concentré sur ce papa irresponsable qui pourrait être le Bruno de L’Enfant, devenu 10 ans plus tard Guy Catoul, toujours sous les traits de Jérémie Rénier.

Quant à Samantha, on ne saura pas grand chose d’elle, si ce n’est qu’elle est coiffeuse et qu’elle a pour seule attache visible un ami avec lequel elle partage un peu sa vie.

Les frères Dardenne décident de ne pas donner de raison à l’attachement de Samantha pour Cyril. L’important, c’est qu’elle décide de faire ce qu’elle fait, c’est qu’elle décide de soutenir et d’aimer Cyril. C’est sur ce point précis que les réalisateurs belges veulent faire croire à l’incroyable : la générosité pour elle-même, l’amour simplement parce qu’il est là et même s’il n’a aucune raison d’être.

Mais le spectateur n’y croit pas. Dès la première apparition de Samantha, on se demande par quel artifice Cécile de France va rester dans l’histoire. Ses choix, sa volonté inébranlable, donnent au personnage une sorte d’inconsistance comme s’il avait attendu le début du film pour exister et trouver un combat à défendre. En ignorant le passé de Samantha, les frères Dardenne veulent insister sur les actes de cette femme mais ils la privent de toute existence propre. On se trouve alors devant l’impossibilité de partager la foi des réalisateurs, on passe le film à essayer de comprendre les motivations de Samantha.

C’est d’autant plus gênant que l’histoire est attachante et rythmée, et qu’on aimerait y adhérer. La fin du film, véritable réquisitoire contre la vengeance, est magnifique. Un instant reste flottant, comme si le film hésitait entre la tragédie et la lumière. Le choix de la lumière donne à la dernière séquence une force redoutable.

Jean-Pierre et Luc Dardenne ont changé leurs habitudes : ils ont utilisé de la musique, ils ont romancé leur chronique sociale, ils ont choisi d’y croire. Malheureusement, le postulat initial du conte de fée ne convainc jamais. Cyril est un très beau personnage mais Samantha est un songe.
Note : 5/10


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