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Je veux seulement que vous m’aimiez

Publié le 20 mai 2011 par Tedsifflera3fois

Un film de Rainer Werner Fassbinder avec Vitus Zeplichal et Elke Aberle
Drame – Allemagne – 1h50 – Produit en 1976 – Sorti le 20 avril 2011
Titre original : Ich will doch nur, dass ihr mich liebt
Synopsis : Peter est attentionné, généreux, mais timide et écrasé par ses parents. Il ne cesse de vouloir acheter aux autres l’amour qui lui a été refusé dans son enfance.

Je veux seulement que vous m'aimiez
Dans une société glauque et déshumanisée, les êtres, fatalement égoïstes, luttent les uns contre les autres, sans volonté de se connaître, de se comprendre ou de s’aimer. Peter veut réussir sa vie. Mais qu’est-ce que réussir sa vie?

Pouvoir rendre ses parents fiers, devenir « quelqu’un », être admiré par sa femme, s’offrir une vie aussi bien que celle des autres ou en tout cas faire semblant de s’en offrir une. Au bout du compte, toujours le même objectif : réussir, c’est donner aux autres l’illusion qu’on a réussi.
Car dans ce monde de fantômes, on veut seulement être aimé, même pas forcément pour ce qu’on est. Et quitte à devoir acheter l’amour de nos proches.

Quand les rapports affectifs avec nos parents déterminent tous les rapports affectifs que nous aurons dans notre vie, le manque d’amour maternel peut devenir meurtrier. L’illustration du mythe d’Oedipe est poussive et insistante. Le film est plus juste quand il décrit les rapports humains sous l’angle de la domination et de la jalousie, et quand il fait de la vie une lutte désespérée pour gagner des clopinettes, pouvoir rembourser ses meubles et offrir à ses proches un pâle reflet de bonheur. Quand Peter est frappé par la lucidité alors qu’il attend le métro, il ne peut pas s’en sortir. S’il prend le métro, sa vie restera un miroir aux alouettes. S’il ne le prend pas, c’est lui qui devra créer une illusion impossible.

Je veux seulement que vous m’aimiez arrive à communiquer le malaise du verni social. Sous l’apparence de la normalité, les rapports entre les hommes sont monstrueux. Dommage alors que l’histoire, un peu simpliste, ne soit pas aussi captivante que l’atmosphère est oppressante.

Note du film : 5/10


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