Magazine Beaux Arts

« Paroles de Lecteurs » Loudéac (11)La Route, la poussière, le Sable : apprentissage.

Publié le 08 juin 2011 par Sheumas

La route, la poussière et le sable.Les Etats Unis. par Golgot38   

   Dans ce roman à caractère largement autobiographique qui met en scène l’apprentissage du monde, la figure féminine absolue, c’est la Route. A maintes reprises féminisée dans un parcours rude et exigeant (16000 kms en stop à travers les States), elle concentre tous les fantasmes de douceur, d’érotisme, d’aventures dont sont demandeurs les deux héros (Pascal et Eric, étudiants cabochards en 1983)...

     C’est sur la route que les deux voyageurs vivent en effet une aventure extraordinaire avec un pays qui leur réserve bien des surprises. Au fil des interstates émergent parmi d’autres figures patibulaires des silhouettes féminines, des rencontres éphémères notamment à Montréal, à Philadelphie, à Miami.

   Confrontées à deux garçons qui se la jouent nouveau western ou road-movie néo Kérouac ou Jack London, elles n’existent qu’à l’état de fantasmes, de tentations ou d’obstacles (la prostituée de Houston qui leur adresse la parole quand ils sont en train de vivre le drame du voyage). Eric et Pascal sont bien réels mais l’écriture accompagne le jeu auquel ils se sont livrés dés l’origine : celui du défi au territoire américain et à celui des figures de mecs qui en font la légende virile : hobos, Johnny riders, chercheurs d’or, cow-boys roulant dans de grosses bagnoles, claquant le fric dans les machines à sous, rêvant Hollywood, starlettes sur la plage et lames du Pacifique...

     D’ailleurs, cette traversée des Etats-Unis en autostop se transforme peu à peu, au gré des mésaventures, en conquête de l’ouest et Eric et Pascal deviennent, au cours de ce rude apprentissage de la vie sur la route, et par un subterfuge de romancier, John et Lucky par référence à leurs modèles John Wayne et Lucky Lucke... « I’m a poor lonesome cow-boy »... Le temps des cow-boys séducteurs n’est pas encore venu, la prison de la Nouvelle Orléans dans laquelle, à l’issue d’une malencontreuse situation ils se retrouvent, est une prison d’hommes et la discothèque de Houston dans laquelle ils essaient de rattraper le temps perdu avec un conducteur de rencontre est une discothèque gay !

 

Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Sheumas 243 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte