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La rupture amicale

Publié le 08 juin 2011 par Aileen
Le post de LMO m'a rappelé une vieille histoire. Et puis il y a eu aussi sa présence à l'anniversaire de F. (de la personne dont je vais parler, pas de LMO) qui a fait remonter des souvenirs, on (avec l'homme) regardait cette personne en essayant de se remémorer tous les rouages de cette histoire, de cette perte…
Tout à commencé avec F., pas celui qui fêtait son anniversaire mais un autre, un ami d'enfance lui aussi, mon voisin depuis que j'avais 10 ans. On a fait les 400 coups ensemble. F. et mon pacsé était aussi bons amis puisque voisins également (si t'as pas suivi toute ma vie je me suis pacsée avec mon voisin, niveau déménagement c'était trop pratique). Et puis F. nous a présenté A. en 2001. Ce n'est pas là que ça se gâte, bien au contraire, le courant est tout de suite passé entre nous.

La rupture amicale

A & moi, mars 2005

A. était une fille intelligente, pleine de vie, pleine de bon sens, joyeuse, rigolote, serviable… je sais même plus quels adjectifs utiliser, elle était vraiment top comme amie ; ils étaient vraiment top comme amis. Débarquer à l'improviste, manger chez l'autre, y dormir ; aider pour les soirées, les travaux, les déménagements, se rendre service ; faire les magasins, partir en vacances ensemble ; se faire de petits cadeaux pour rien, rien que parce qu'on pensait à l'autre, s'appeler, se textoter à toute heure… je crois qu'on a tout fait ou presque. Le tout dans un groupe d'amis assez soudé, nous n'étions pas exclusifs mais il y avait une complicité supplémentaire entre elle et moi.
En juin 2005, je te refais pas tout l'historique, je rentre à l'hôpital, enceinte de 6 mois, rien ne va. J'ai envoyé 3 SMS ce soir là, à F. et A., à S. et à T. Tous on répondu présent, dès le lendemain j'avais de la visite. On ne savait pas où on en était, ce qui se passait avec notre fille, on s'inquiétait, on supposait des choses. Les visites dans un premier temps n'ont pas du être drôles pour nos visiteurs, S. m'a avoué (si tu passes par là et que je me trompe dis-le) avoir pleuré en sortant de la chambre. Mais elle est revenue. A. est venue une fois, les bras chargés de cadeaux, de l'empathie plein les yeux. Elle a proposé son aide à mon homme, pour les courses ou autre, elle lui a proposé de passer quand il voulait, s'il se sentait seul ou mal. Normal. Finalement l'angoisse du début a fait place à une petite routine, les nouvelles sont meilleures, je n'accoucherai pas tout de suite. Mais le week-end arrivant mon homme se sent seul, il tourne en rond… je sais plus si c'était le premier ou le second week-end d'ailleurs, toujours que je lui dis d'appeler F. pour passer la soirée chez eux. Il le fait et la conversation téléphonique tourne court, F. dit "oui, viens" mais il entend A. en fond sonore qui dit "non" assez énergiquement. F. est confus, mon homme n'insiste pas et n'ira pas. On ne sait pas trop ce qui se passe, on laisse un peu tomber, on a d'autres chats à fouetter. On reverra F., notamment après la naissance de Clochette, mais pas A. Elle est partie en vacances, seule. Je reçois une carte postale banale. Je ne la reverrai pas de si tôt. Elle ne prendra pas de nouvelles directement, F. finira par ne plus donner de nouvelles non plus, on recevra 4 mois plus tard un cadeau par la poste, un pyjama bleu en taille 6 mois (pour ma fille préma, j'ai eu du mal à comprendre ce choix), alors qu'ils habitent à moins de 10 kilomètres de chez nous.
J'ai eu une grosse boule, j'ai écrit une lettre, tout ce que j'avais sur le cœur. Son absence qui m'a fait si mal, l'espoir que j'avais mis en elle (j'allais même la choisir pour marraine !), cette incompréhension qui ne me quittait pas. Elle m'a répondu assez vite, sèchement. Si elle n'était pas venue plus souvent c'est parce qu'elle avait vu que j'avais de la visite, elle avait considéré que j'étais assez entourée ; si elle avait refusé la présence de mon homme ce fameux week-end c'était parce qu'ils recevaient des amis qu'on ne connaissait pas et qui avaient des enfants "normaux, en bonne santé" et qu'elle avait jugé que ça aurait pu lui faire de la peine ; si elle n'était plus venue c'est parce qu'elle n'a pas supporté tout simplement ce qui nous arrivait, elle qui côtoyait des anciens prémas dans le cadre professionnel (elle est orthophoniste) elle connaissait leurs difficultés… 4 pages d'excuses complètement bidons, de reproches, elle inversait les rôles. Elle disait avoir mal pris également quand nous avions dit que si notre fille présentait des problèmes graves de santé nous ne voudrions pas de réanimation. Une simple supposition, une discussion parmi tant d'autres, un point de vue qui ne changera pas plus pour mes grossesses suivantes, cela concernait surtout les enfants en général, elle a presque réagi comme si nous avions dit qu'on ne voulait pas de notre fille… Alors qu'elle la condamnait déjà à tous les handicaps possibles, soulignait déjà les difficultés d'un préma alors qu'elle n'était même pas encore née ! Je l'ai appelé quelques jours avant Noël, pour m'expliquer, lui donner une chance de s'expliquer, lui dire que ma porte était encore ouverte. Elle n'avait rien à me dire, elle ne parlait pas beaucoup, tournait en rond, laissait des blancs. J'ai raccroché en pleurant. Elle n'est jamais revenue, n'a jamais rappelé.
Un an après la naissance de Clochette on l'a vu chez F., celui qui fait son anniversaire (mais là c'était pour son enterrement de vie de garçon). Elle s'est plantée devant moi, l'air de rien, en me demandant "ça va ?", j'ai fait ma connasse "depuis tout ce temps ça t'inquiète réellement de savoir comment je vais ? Emma a plus d'un an !" "Mieux vaut tard que jamais" a-t-elle tenté… "non, il est trop tard là" et j'ai tourné les talons.
Aujourd'hui avec le recul, nos longues discussions avec les autres amis, on a pu remarquer que le climat finalement s'était détérioré un peu avant mon entrée à l'hôpital, une soirée où elle n'est pas venue et F. qui ne savait pas trop quoi dire pour excuser son absence (il a toujours était un piètre menteur), un petite vexation concernant des places de concert achetées pour nous alors qu'on prenait les nôtre de notre côté (elle voulait faire une surprise, on vivait notre vie), une invitation entre filles restée sans réponse, leurs fiançailles auxquelles personne du groupe n'avait été convié ni même informé, des piques lancées… Avec nous, avec les autres, ils se sont coupés, ont donné de moins en moins de nouvelles. Avec toujours un lien très fin, des amis en commun et quelques rencontres dans des soirées. Et sa nouvelle meilleure amie c'est J., qui ne m'aime pas beaucoup (et c'est réciproque), j'imagine donc qu'elles ont de quoi papoter, même si aujourd'hui je ne sais toujours pas ce que j'ai fait pour mériter cette rupture. Je préfère croire que c'est elle qui a pété un plomb et que les meilleurs amis sont ceux qui sont restés : S. est devenue marraine de Clochette, T. est le parrain du Petidom ; et que A., elle ne nous méritait pas, tout simplement.
Et c'est quoi ton point de vue extérieur à toi sur cette histoire ?

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