Magazine Cinéma

Serie b

Par Madwill
SERIE BHier soir, je regardais confortablement installé dans mon canapé La galaxie de la terreur et des larmes coulèrent de mes yeux. Que m’arrivait-il : trop de pression, des restes d’alcool embuaient-ils mon esprit, la découverte de la tablette Nintendo à l’E3 m’avait-elle bouleversé à ce point ? Puis ce fut la lumière, je compris alors tous les évènements de ma vie, chaque pièce se mit à s’emboîter dans ma tête et il me semblait comprendre même les mystères de l’univers. La galaxie de la terreur malgré ses effets spéciaux loin d’être parfaits, était avant tout une série B. Je comprenais à ces deux mots tout ce que je recherchais parfois depuis mes 33 années de vie. Série B ne veut pas dire « un film faisant tout pour me plaire » comme ont trop tendance à le répéter certains magazines spécialisés, série B peut simplement se traduire par un film humble fait par un artisan qui ne sera jamais Kubrick, mais qui tente de raconter une histoire sans vouloir à tout prix marquer son style. Notre époque a créé des cinéastes obsédés avant tout par la forme.
SERIE B
Je vais aller à contre-courant de la pensée des cahiers du cinéma. C’est le cinéma d’auteur qui a gagné et non le cinéma de genre. C’est le modèle de la nouvelle vague qui est devenu le modèle dominant. Michael Bay est un cinéaste qui se prend pour un auteur à sa manière comme Besson, les deux ont strictement rien à dire, mais sont obsédés par une chose : leur style, leur empreinte visuelle. Quand on voit Bay, chacun de ses plans est une déclaration d’égocentrisme. Il semble nous dire : « Je suis plus fort que le cinéma, le découpage j’en ai rien à foutre. Mon style est plus important que tout cela. »
SERIE BLa nouvelle vague considérait que le récit (la manière de raconter des histoires) plus important que l’histoire, il semble qu’elle ait réussi à imposer cette vision de bien belle manière. La critique issue de nouvelle vague détestait Besson et Beneix. Pourtant, elle aurait dû comprendre que ces deux cinéastes étaient bien les enfants de La nouvelle vague et des Cahiers du cinéma. Les cinéastes du genre, les artisans du cinéma français disparurent sans que personne y accorde un regard, que ce soit Jessua, Deray ou d’autres encore. Les Cahiers du cinéma à travers leur détestation du cinéma de papa réalisé en studio avec une mise en scène classique à créer ses propres monstres : Besson, Beneix, Kassovitz… Aux USA, le mouvement fut le même. La Nouvelle Vague et sa pensée critique a joué aussi un rôle. Dans les années 70, de grands auteurs se sont révélés. À partir des années 80, la forme a commencé à contaminer le fond. Pour les années 2000, des films comme les suites de Fast and furiuous sont un parfait exemple de l’ampleur qu’a pris le style par rapport à l’histoire, le récit, la forme ont tout simplement remplacé l’histoire elle-même.
Ce mouvement cinématographique a poussé à une seule chose : nous faire regarder les séries. Pourquoi nous apprécions tellement certaines œuvres de notre petite lucarne : c’est que certaines séries ont replacé l’histoire au centre du récit. En effet, le manque de moyen par rapport du cinéma (Même une série comme Game of thrones est loin d’un budget d’Hollywood) oblige forcement la mise en scène à moins de mouvement, à se reposer sur l’histoire et ses personnages.
SERIE B
Après, il ne faut passe leurrer la télévision est déjà contaminée et je crains à l’avenir qu'elle répète les mêmes erreurs. Prenons Les experts qui est la plus belle tentative de reprendre les formules du cinéma hollywoodien actuel pour la petite lucarne. Les experts synthétisent même le cancer de la fiction cinématographique américaine. La forme de la série avec sa musique, ces plans, ces postures, sa mise en scène proche d’un clip de rap dissimule une seule chose : l’absence de scénario. Mettez-vous devant Les experts et essayez de suivre l’histoire, vous verrez qu’elle est quasi-inexistante et que le récit à totalement contaminé l’histoire. Des passages de cinq minutes pour appuyer sur deux boutons pour trouver un truc que n’importe quel idiot aurait vu en deux secondes. La parodie de South Park révèle bien ces incohérences.
Quel rapport avec La galaxie de la terreur ? Ce film ne sera jamais un grand film, mais il essaye de nous placer des personnages dans une situation et de nous raconter une bonne vieille histoire de SF.
Il faut dire une chose à tous les créateurs de la planète, vous ne serez jamais tous des Kubrick ou des Lynch, racontez simplement une histoire qui vous tient à cœur, essayez de la filmer en la respectant le plus possible, et ce sera aux autres de vous dire si vous avez du génie, mais n’essayez surtout pas de le montrer à tout prix.

Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Madwill 326 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines