C'est sous un vent glacial que le Parc de Sceaux a inauguré l'édition Opéra en plein air 2011. Cette année c'est Madame Butterfly, l'opéra de Giacomo Puccini qui a été choisi et Christophe Malavoy qui en assure la mise en scène.
Le spectacle est plus épuré que la Carmen flamboyante de l'année dernière.
C'est magnifique même si, personnellement, je trouve qu'il serait temps d'arrêter de mettre en valeur des histoires machistes dont ni la gente masculine, ni la gente féminine ne sort indemne.
Je me demande si le public écoute vraiment les paroles ... ou s'il se limite à la beauté des voix, la splendeur des costumes et l'intelligence des décors. Puccini ne pourrait plus écrire aujourd'hui le même livret. Butterfly porterait plainte pour viol et Pinkerton se retrouverait en prison sans pouvoir être bigame. Et surtout Butterfly ne se suiciderait pas de honte et de désespoir.
Je ne suis donc pas d'accord avec Patrick Devedjian, le président du Conseil Général, qui annonçait mardi soir qu'on "verra combien l'opéra correspond à l'intemporel, à l'éternité, au drame humain qui ne se date pas". On pensera que je suis influencée par les scandales américano-français qui défraient la chronique. Soit !
Oublions ceci et revenons au spectacle.
Le public est maintenant fidèle et nombreux sur les gradins.
Les derniers promeneurs flânent dans le parc (qui ferme à 22 heure à cette période de l'année), abandonnant l'espace à la musique et aux animaux, comme ce héron qui guette au même moment sa pitance dans le jardin des Félibres, là où est enterré le fabuliste Florian qui a si bien parlé de la faune, au pied de la colonne supportant le buste de Frédéric Mistral.
Acte I :
Un lieutenant de la marine américaine décide de s'unir à Cio-Cio-San (Butterfly en anglais), une geisha de quinze ans, qui tombe sincèrement amoureuse de lui.
Elle se convertit au christianisme et son oncle la renie. Le "mari" la console mais repart dans son pays avec l'intention d'épouser une compatriote.
Acte II :
Butterfly a eue un petit garçon. Pendant trois ans, elle attend le retour de Pinkerton et rejette toutes les propositions de (re)mariage.
Enfin sa venue est annoncée. Butterfly décore sa maison de fleurs avec l'aide de sa servante, Suzuki.
Acte III :
Épuisée par une nuit de veille, Butterfly sombre dans le sommeil. Pinkerton arrive avec sa femme légitime et comprend qu'il a mal agi. Il préfère s'enfuir. Butterfly continue de croire à l'impossible puis s'effondre quand elle réalise qu'elle a été trompée.Elle se donne la mort avec le sabre de son père tandis que Pinkerton décide d'élever leur fils.
Difficile de conclure que tout est bien qui finit bien ... Mais c'est beau, très bien interprété, comme les précédentes éditions d'ailleurs. Christophe Malavoy fait surgir des images magnifiques. je pense que les photos traduisent bien l'atmosphère, très inspirée des estampes japonaises. Le spectacle est abordable et non élitiste et c'est un morceau de notre patrimoine, incontestablement.
Créé en 2001, Opéra en plein air a pour vocation de drainer un public peu habitué à fréquenter les salles d’opéra. Les représentations débuteront cette année au Parc départemental de Sceaux les 2, 3, et 4 juin 2011 à 21 heures 30. La troupe se déplacera ensuite au Château du Champ de Bataille, les 10 et 11 juin 2011
Au Château de Vincennes, les 16, 17 et 18 juin 2011
Au Mont-Saint-Michel, les 24 et 25 juin 2011
A la Cité de Carcassonne, le 7 juillet 2011, et à Luçon le 15 juillet 2011
Au Château de Fontainebleau, les 1er et 2 septembre 2011
Au Château d'Haroué, les 2 et 3 septembre 2011
Dans la cour d'honneur de l'hôtel national des Invalides, du 7 au 10 septembre 2011
A Chantilly les 16 et 17 septembre 2011