Philippe Valmont nous régale à la Maison du Liban de Cité Universitaire à Paris, d'une formidable lecture mettant en lumière Khalil Gibran, un des esprits les plus vifs du siècle dernier. La pièce de Janine Magnan retrace la correspondance entre Khalil Gibran et l'américaine Mary Haskell.
Déjà donnée les 24 et 25 mai derniers, la pièce revient les 16, 17, 23 et 24 juin à la Maison du Liban à Cité Universitaire. Elle est portée avec précision et émotion par quatre voix mises en espace par Philippe Valmont : Catherine Desporteaux, Corinne Corson, Elias Bou-Issa et Denis Boileau.
Les quatre comédiens parviennent en un peu moins d'une heure quinze à installer le siècle, les belles lettres et cette amitiée amoureuse ou cet amour amical aussi intense qu'ambigu qui nourrit les sublimes échanges entre Mary et Khalil. Le verbe y est ciselé, la fidélité au texte totale, et la motivation grande à l'idée de sortir cette correspondance de l'ombre pour donner à voir de ce prophète du siècle des facettes méconnues et une sensibilité à nulle autre pareille.
Mary Haskell avait très vite vu dans Khalil un astre naissant, bercé d'Orient mais donné à l'universel. Elle lui a témoigné son affection et son soutien jusqu'au dernières heures de sa vie et bien au-delà. Cette passion a porté Khalil et l'a encouragé à créer le souffle, à ciseler le siècle, à peindre le jour et à écrire la nuit. Qui mieux que leurs lettres peut nous compter cette épopée du verbe et du vécu.
La pièce vient de naître, allons y sans retenue car le moment est simplement rare et ces gens nous donnent le beau presque sans s'en apercevoir...