Chronique // White Note - Undo Me

White Note, groupe parisien formé en 2007, sort à présent son premier album en autoproduction. Mettant en avant un style distinct entremêlant diverses références, ce premier rassemblement de sept chansons est abordé de manière appliquée et logique ; WH1T3 NOT3 #1 introduit le tout tandis que WH1T3 NOT3 #7 lui donne la réplique quelques (sept) morceaux plus tard – un préambule, un cœur, un épilogue.
La voix du groupe n’est pas sans rappeler celle de Jónsi (connu pour son falsetto au sein du groupe islandais Sigur Ros), oscillant entre aigus psychédéliques et plus énervés ou plaintifs. Chaque chanson est un mélange d’influences se rassemblant dans des compositions recherchées et originales. Undo Me et Before I’m gone et The Other sont à elles seules la preuve que ces musiciens savent composer, ne s’enfermant aucunement dans un rythme, une voix, une ambiance. Chacune balance entre quelque chose de chantant et de plus mordant, mettant en avant des qualités de musiciens indéniables, des influences classiques puis plus rock à l’image de Muse.
Faery, posant dès son début une voix rappelant celle de Thom Yorke, sur un accompagnement soigné, aura quelques tendances électroniques sans en abuser, s’éloignant de tout cliché de la féerie cristalline, pure et éternelle. Lullaby, quant à elle, rappelle une belle Salka de Sigur Ros, libérant sur sa fin la voix de Nicolas, avant de la remplacer par un harmonica qui clôturera cette berceuse ainsi qu’elle le mérite en tant que telle.
S’il semble plus aisé de comparer un groupe trop peu connu tel que White Note aux plus écoutés de la planète, il serait plus légitime de conclure en affirmant que ce groupe s’avère ne pas pêcher dans ses inspirations gauchement ; il sait trouver ce qui lui correspond et engendrer un univers à part entière, sensiblement rock, parfois minimaliste, oscillant entre divers styles sans que cela ne devienne abusif, ouvrant la voie à des rêves féeriques et hivernaux, doux mais incisifs, laissant échapper de chaque chanson un univers entier. White Note n’est pas conformiste mais sait où il va. Et chaque musicien apporte sa pierre à un édifice qu’on espère bien voir s’étendre.