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En bref, monsieur puzzle (by Cécile)

Publié le 10 juin 2011 par Lifeproof @CcilLifeproof

J'hésite entre deux choses aujourd'hui : soit vous parler du spectacle vu mercredi soir soit vous inviter à aller voir une exposition photographique à la galerie Stimultania.

Le spectacle s'intitule « le petit traité du plaisir qui met oubli à la mort. Poésies érotiques du XVIième siècle » et était un petit bijou : découverte, rire et bonne ambiance était au rendez-vous dans l'appartement strasbourgeois qui accueillait la manifestation. Si vous avez l'occasion, n'hésitez pas, l'auteur/ interprète de ce spectacle, Nicolas Raccah, le joue dans des appartements, des maisons, des restaurants, etc. et il donne une saveur toute délicieuse à ces textes de Ronsart, Monsieur de Belot, etc. qui sont tombés dans l'oubli et que l'on déflore ici avec plaisir.

Mais je vais quand même vous parler un petit peu d'art contemporain aujourd'hui... Dans un registre assez éloigné du plaisir des sens cependant.

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La galerie Stimultania a la particularité d'exposer de la photographie. Située quartier gare et « dirigée » par une copine, c'est toujours un plaisir d'y faire un tour et de découvrir de nouvelles expositions. Celle qui y est actuellement s'intitule « Gaijin » qui est un mot signifiant étranger en japonais.

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David Favrod, sans titre, série Gaijin, 2009


David Takashi Favrod est le fils d’un suisse et d’une japonaise. Comme le Japon n’autorise pas la double nationalité et qu’il a vécu l’essentiel de sa vie en suisse, David Favrod est Gaijin au Japon où il est né. Du coup, il l’est aussi en Suisse où il vit, on pourrait dire qu’il a « le cul posé entre deux chaises » ce qui ne doit pas être très confortable. Il est un puzzle constitué de pièces disparates qu’il essaie d’assembler afin de construire un tout cohérent qui serait son identité. Pour ce faire il pioche dans les cultures extrêmes-orientales et occidentales, japonaises et suisses et photographie des scènes dans lesquelles il y a presque toujours un décalage. Le regard n’est ni suisse, ni japonais, il est entre les deux et on découvre les cultures suisso-japonaises selon un angle orignal : là l’ombre d’un monstre sortit tout droit de Godzilla mais si lointain et ridicule qu’il en perd son côté effrayant, ici un homme nu au milieu d’un lac portant un masque semblant issu du théâtre No, ou encore la photo d’un puzzle représentant un temple japonais, kitsch mais attendrissant.


 

Naître quelque part, vivre ailleurs, être entre deux cultures, il est alors nécessaire d’être à un endroit et de se trouver à mi-chemin ou autre part. Cela est-il possible ? On essaye chacun à notre façon de concilier nos univers. David Takashi Favrod utilise la photographie et superpose fiction, réalité et réinterprétation de ses diverses origines. Et nous autres, comment faisons-nous pour assembler les différentes pièces de notre puzzle personnel ?

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« le petit traité du plaisir qui met oubli à la mort. Poésies érotiques du XVIième siècle » par Nicolas Raccah, si ça vous intéresse d'organiser cela chez vous, n'hésitez pas à le contacter: [email protected]

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"Gaijin" du 15.04.11 au 31.07.11 / Galerie Stimultania / 33, rue Kageneck / Strasbourg / ouvert du mercredi au dimanche de 15 h 30 à 18 h 30 / entrée libre

L’exposition a été réalisée en partenariat avec le Centre Européen d'Études Japonaises d'Alsace et la Maison Universitaire France-Japon à Strasbourg.


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