Ainsi commence ce récit relatant le lendemain, la semaine, l’année, enfin les cinq années qui ont suivi ce jour fatidique du dimanche 25 octobre 2003, à 16 h 17 quand Lion, le fils de l’auteur, est mort en salle de réanimation, à l’hôpital de Quimper, d’une méningite foudroyante.
Il se termine à la mi-avril 2010, lors de l’éruption du volcan islandais au nom imprononçable: Eyjafjallajökull qui projette des fumées à dix kilomètres d’altitude, les cendres du fils mêlées à ses cendres qui envahissent le monde.
«Ce qu’on voit en fait dans le ciel de ce printemps? Ce ne sont que mes cendres qui disparaissent un peu plus. Le reste, c’est de l’ordre du roman. Ce n’est pas rien.»Entre ces deux moments, le fils décédé retrace la douleur du père et ses efforts pour vivre le deuil, l’enterrement et les mille histoires que ce dernier se raconte pour survivre et transformer l’absurdité de l’événement en apothéose mythique et familiale. Du sordide de la réalité corporelle de la mort il atteint ainsi l’apaisement des fictions fantastiques et merveilleuses, seules dignes d’apaiser sa souffrance et c’est ainsi que se termine ce livre, le 31 mai 2010.Un beau livre, émouvant bien sûr mais sans trop puisque c'est le mort qui parle et un mort, c'est bien connu, n'éprouve plus rien et se contente d'énumérer les faits bruts qui, eux, peuvent s'avérer tour à tour dignes et drôles, juste ce qu'il faut. Je plains le père et admire l'écrivain. C'est lui qui a obtenu le Goncourt du premier Roman 2011 bien que ne faisant pas partie de la sélection préalablement annoncée par l’académie à voir ICILe fils, Michel Rostain, récit, (Oh éditions, 2011,174p)Autres billets chez Babelio