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Si The Tunnel fait actuellement le buzz, c’est plus pour son mode de diffusion que pour ses qualités intrinsèques. En effet, il s’agit du premier film diffusé simultanément en DVD et sur les réseaux de téléchargement, de manière … légale. Oui, oui, tout le monde est d’accord (Paramount et réalisateur compris). L’idée ? Rendre visible une œuvre confidentielle, venue tout droit de l’Australie, et la faire vivre par le bouche à oreille. Car aujourd’hui, difficile de se faire une place sur les grands écrans, squattés par pirates, robots, et ersatz du genre dont il est question ici, soit le film d’horreur, documenteur, avec caméra subjective (Cloverfield), journalistes ambitieux (REC), jeune femme hystérique (Blair Witch), label true story et interviews face caméra (Phénomènes Paranormaux) et vilains creepers affamés (The Descent). Clairement, si le film mérite d’être soutenu pour sa démarche (et il est possible d’acheter un plan pour 1 $ ici-même afin que l’équipe rentre dans ses frais), il n’offre pas d’autres (r)évolutions.
Toutefois, s’il copie sans vergogne absolument tous ses prédécesseurs avec cette histoire de reporters coincés dans les tunnels de Sydney et pourchassés par une créature flippante, The Tunnel est plutôt bien fichu. Avec un budget réduit de 135 000 dollars, il maintient une pression monstre sur le spectateur, jouant habilement de ses nerfs avec le procédé mis en place (la caméra à l’épaule). Certes, on a déjà vu tout cela mille fois avant, n’empêche que Carlo Ledesma se défend plutôt bien, avec un montage nerveux, et un travail d’ombres et lumières convaincant. Même les acteurs (Bel Delia, Andy Rodoreda, Steve Davis, Luc Arnold), inconnus au bataillon, se montrent bien plus crédibles que d’autres, plus célèbres. Au final, The Tunnel c’est un peu la synthèse gratuite (soit court, sans temps mort … et sans originalité !) de ce tout ce que l’on a pu voir (de bon, et de moins bon) dans le genre ces quinze dernières années.
Disponible depuis le 19 mai 2011.