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Temps de Pentecôte

Publié le 13 juin 2011 par Mpbernet

artichauts_de_la_pentec_te_005Hier dimanche de Pentecôte, on célébrait les communions privées à l’église de Fumel. Le parvis grouillait de monde. Une belle animation aussi autour du marché dominical où les légumes trouvaient à nouveau preneurs !

Que signifie la fête de Pentecôte ? Qu’en savent encore la plupart de nos concitoyens ? Et pourquoi ne travaille-t-on pas le lundi dans la plupart des cas ?

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Un rapide rappel : la Pentecôte est une fête chrétienne inspirée de la fête juive dite des semaines ou « Chavouot » qui commémorait la descente de Moïse du Mont Sinaï avec dans les mains les Tables de la Loi. Elle prend place 7 semaines entières après la Pâque juive, soit 49 jours.

Jésus est mort et ressuscité, mais il a quitté ses disciples qui sont isolés. Le jour de la Pentecôte, fête juive, ils sont réunis quand ils entendent du bruit :
  « Ils virent apparaître des langues qu'on eût dites de feu ; elles se partageaient, et il s'en posa une sur chacun d'eux. Tous furent alors remplis de l'Esprit Saint et commencèrent à parler en d'autres langues, 
... Au bruit qui se produisit, la multitude se rassembla et fut confondue :  ... "Ces hommes qui parlent, ne sont-ils pas tous Galiléens ? Comment se fait-il alors que … nous les entendons publier dans notre langue les merveilles de Dieu !"

Po

PentecoteGiotto
ur les chrétiens, elle célèbre le jour où les Apôtres ont reçu de l’Esprit saint l’inspiration qui va leur permettre de communiquer dans toutes les langues pour évangéliser tous les peuples.(cf à gauche, vu par Giotto). Le symbole des langues de feu se posant sur leurs têtes est la matérialisation de la foi divine.

Sous l’Ancien Régime, la semaine entière (ou octave) de la Pentecôte était chômée. A une époque où n’existaient, en dehors des fêtes religieuses, aucun jour de congé à l’exception du dimanche, cela pouvait se concevoir. C’est le Concordat de 1801 qui a mis fin à cette pratique : on a réduit la semaine au seul lundi : déjà un bel effort de rationalisation.

A moi qui me suis toujours demandée pourquoi on chômait le lundi de Pentecôte…voici un élément de réponse. Mais je me souviens aussi de la mise en œuvre des 35 heures. Ne me demandez pas ce que j’en pense, c’était la loi de la République et je fus chargée, en tant que DRH, de négocier l’accord d’Entreprise qui les mettait en place. Dans cette optique, pourquoi conserver des survivances ne faisant plus sens (à part chez les professionnels du tourisme) comme ces lundis, lendemains de fêtes catholiques dans un pays laïque, peu pratiquant et doté d’une règlementation du temps de travail particulièrement généreuse envers les salariés ?

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On n’a pas touché au lundi de Pâques. Mais on a remis en cause le lundi de Pentecôte, dans un cafouillage réglementaire phénoménal. Une Journée de Solidarité destinée à financer la dépendance et les soins aux personnes handicapées a été votée par le Parlement.

Qu’en est-il aujourd’hui ?

Voici ce qu’en disent les juristes : « La journée de solidarité consiste en une journée de travail supplémentaire non rémunéré pour les salariés et une contribution pour les employeurs. Le lundi de Pentecôte n'est plus la journée de solidarité par défaut, et c'est à l'employeur qu'il revient de la fixer, en principe par accord collectif (d'entreprise, d'établissement ou de branche). Si aucun accord n'est conclu, l'employeur détermine cette journée après consultation du comité d'entreprise ou, à défaut, des délégués du personnel. En l'absence de représentation du personnel, le chef d'entreprise décide lui-même de la date.

Cette journée de solidarité peut s'effectuer soit sur un jour férié (autre que le 1er mai), y compris le lundi de Pentecôte, soit sur un jour de RTT, un samedi ou un jour de congé payé conventionnel (si, dans l'entreprise, les salariés bénéficient de plus de jours que les congés payés légaux). Plus largement, il peut s'agir de toute journée habituellement non travaillée - excepté le dimanche -, d'une durée de sept heures (réduite au prorata temporis pour les temps partiels). »

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Vous n’y comprenez rien ?

Ne vous inquiétez pas : en fait, la durée annuelle légale du travail – celle au-delà de laquelle on décompte des heures supplémentaires – est passée de 1600 à 1607 heures. Chacun choisit de travailler ou de prendre un jour de congé ou un JRTT pour le lundi de Pentecôte comme il l’entend. Si l’entreprise choisit de fermer, elle ferme. Elle peut aussi maintenir une sorte de permanence avec ceux qui viennent travailler, mais le salaire des uns et des autres ne change pas.

Au compteur global annuel, chacun devra compter au moins 1607 heures, et l’entreprise devra acquitter une taxe de 0,3% de la masse salariale, somme qui est destinée à financer le soutien à la dépendance, en compensation du fait que ses salariés travaillent 7 heures de plus sans salaire supplémentaire.

Simple, non ?


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