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Portrait : Blaise Yepmou Medouo,destructeur de mythes

Publié le 13 juin 2011 par 237online @237online
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Le champion d'Afrique des plus de 91kg, a conquis sa couronne en battant deux adversaires de calibres plus importants.Les yeux coincés dans les orbites, lorsqu'il s'accroupit sur le ring pour remercier le public et le ciel pour cette victoire qu'il vient de remporter plutôt de façon surprenante, le regard du lynx que le boxeur jette est celui d'un Lion qui ne semble pourtant pas véritablement convaincu de l'exploit qu'il vient de réaliser. En battant un adversaire plus grand et plus costaud que lui. Peu d'observateurs pariaient d'ailleurs sur le Camerounais. «Il ne peut pas rééditer ce qu'il a fait l'autre jour», a lancé un confrère dès l'apparition des deux adversaires dans la salle. Et un boxeur qui semble connaitre l'homme, d'ajouter : «il n'est pas aussi résistant que le Marocain-là ; je l'ai vu combattre». Et l'attitude du Camerounais à sa sortie des vestiaires, trahit quelque peu son état d'esprit. Lui qui semblait forcer quelques derniers échauffements, face à un adversaire qu'il avouera ne pas connaitre. Alors que le public, comme surpris par la corpulence du Marocain, lui a réservé un accueil quelque peu timide, avant de se ressaisir, presque invité par cette chanson «allez, allez, allez les Lions. Bravo ! Soyez toujours champion» qui permet souvent de booster le moral des Lions indomptables du football pendant les moments difficiles.

Pourtant, Blaise Yepmou Medouo, donnera le meilleur score de cette finale (4-17). Lui qui, malgré sa difficulté à pouvoir atteindre un adversaire aux longs bras, donnaient l'impression d'amortir plutôt que de recevoir les multiples coups de poing que lui assénait le dernier Camerounais dans l'arène. Un Lion ne dort jamais, dit-on souvent au Cameroun. Fort d'une expérience de dix ans dans le noble art, Blaise Yepmou Medouo prendra rapidement son temps, pour renverser la tendance. Et aussitôt, avant même la fin du premier round, le Lion indomptable trouvera la formule, pas magique, mais efficace, pour donner de l'espoir à son peuple. L'homme se résout à enchaîner sans relâche, des coups de poing un peu partout sur le visage, les côtes, parfois à l'aveuglette. Poussant le Marocain à ouvrir finalement sa protection, pour encaisser de nombreux coups.

Un David, deux Goliath

A défaut de continuer sur la lancée de cette ouverture de départ qui lui a permis de faire rêver enfin d'une médaille d'or de son pays, Ardjaoui qui très vite voit en face une défense à la hauteur de ses ambitions, est contraint d'utiliser son gros corps pour repousser son vis-à vis. Il sera maintes fois rappelé à l'ordre par le directeur de la partie. Finalement, David aura raison de Goliath. Après un premier round qu'il perd sur à peine un point (2-3), Blaise Yepmou reprend ainsi le dessus sur les deux prochains rounds. 17-4 est le score qui sanctionne la partie. Quarante huit heures avant, le Camerounais administrait un traitement similaire à un autre Maghrébin, l'Algérien Rahmani. Mais avec moins de facilité (22-19). Et c'est à juste titre que Justin Tchuem, le directeur technique national de la boxe, estimait que «Yepmou n'a pas boxé à 40% de ses possibilité». On lui donnera raison deux jours plus tard quand face à un adversaire du même calibre, le Camerounais aura certes les mêmes problèmes, mais en saura trouver aisément des solutions.

Né le 1er février 1985 à Douala, Yepmou Medouo Blaise couronne ainsi un parcours qui en dix ans, lui a permis conquérir l'ex zone 4, puis l'actuelle zone 3. Mais avant cela, le boxeur obtient sa première médaille or des frontières d'Afrique, le bronze aux championnats du Commonwealth.


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