Par Mélina Hoffmann - BSCNEWS.FR / Marie-Laure Bigand est une romancière "dans l'air du temps", pour reprendre les mots de son éditrice Laura Mare. Sa sensibilité transparaît dans chacun de ses ouvrages, à travers des personnages qui nous ressemblent. Alors que sort ce mois-ci son quatrième ouvrage, Et un jour tout recommencer, Marie-Laure Bigard s'est prêtée au jeu de l'interview et nous parle de son précédent roman, 'Le premier pas', une belle histoire d'amitié, d'amour et de quête de soi.
Votre deuxième roman, Le premier pas, qui raconte l'histoire d'Irène, une femme divorcée qui, après avoir perdu sa place de femme, sent sa place de mère lui échapper. Désemparée, elle décide un jour de partir à la recherche de son amie d'enfance qu'elle n'a pas vue depuis vingt ans.
Comment vous est venue l'idée de ce roman ?
Bonjour Mélina, tout d’abord merci de m’accorder ce temps et de vous êtes penchée sur mes écrits…
C’est très difficile de dire comment me vient l’idée d’un roman. Un jour c’est là, en moi et peu à peu l’histoire se construit. Pour ce roman le fil conducteur était la recherche de l’amie d’enfance perdue de vue. Qu’est-ce qui fait qu’un jour la vie sépare des amis (ies), quel est l’élément ou les éléments déclencheurs ?
A quand remonte votre première véritable rencontre avec l'écriture ?
Les livres et moi c’est une longue histoire… Dès que j’ai su lire je me suis mise à dévorer les livres. Je m’inventais tout le temps des histoires. C’est vraiment à l’adolescence que j’ai commencé à jeter des mots sur le papier, mais je ne gardais rien. Après, entre le travail, les enfants, une maison à tenir j’avais juste le temps d’écrire le soir des petites choses. C’était plus des impressions, des moments de vie saisis au vol. J’ai ensuite écrit des histoires pour mes enfants, puis quelques nouvelles, avant de me plonger dans le roman et d’y rencontrer une véritable passion.
Pour avoir eu l'occasion de faire votre connaissance lors d'une rencontre avec des auteurs à Paris le mois dernier, je ne pense pas me tromper en disant que cet ouvrage vous ressemble par la sensibilité et l'humanité qui en imprègnent chaque page. Cette profonde remise en question et ce désir soudain de l'héroïne de prendre son destin en main correspondent-ils à une expérience personnelle ou à un désir enfoui ?
Alors non, j’aime bien ma vie comme elle est, même si comme tout le monde j’ai eu à certains moments de mon existence nombre d’interrogations. Je pense que j’ai la chance de pouvoir m’évader avec mes personnages. J’ai leurs destins entre mes doigts et ça c’est assez génial, même si parfois je me demande si ce ne sont pas eux qui me mènent là où ils veulent aller. Ensuite il est vrai que je suis très sensible, trop même. J’ai appris à vivre avec mais ce n’est pas toujours simple. Cependant je suis bien consciente que si je n’avais pas cette sensibilité je ne pourrais pas écrire. Je suis très attentive aux autres, j’observe beaucoup… Alors bien sûr que dans mes romans c’est un mélange de tout ça !
Vous abordez des sujets sensibles avec une grande délicatesse qui nous fait garder espoir tout au long du livre.
Etes-vous quelqu'un de plutôt confiant face à l'épreuve ?
Lorsque l’on traverse des épreuves, on n’a pas le choix, il faut les assumer. Je pense aussi que l’on se construit à travers et que cela nous rend plus fort. Mais au moment où on les vit, on ne pense pas vraiment à ça, c’est après seulement qu’on le comprend. J’ai la chance d’avoir une grande part d’optimisme en moi, ce qui m’a toujours aidée…
Le premier pas est généralement le plus difficile à faire. Est-il un premier pas que vous aimeriez mais n'osez pas ?
Non… Je crois qu’au cours de ma vie j’ai toujours su faire les premiers pas au moment où je devais les faire. Ceux que je n’ai pas faits c’est parce que j’estimais que ce n’était pas à moi de les faire et non pas parce que je n’ai pas osé...
Vous êtes membre et secrétaire de l'association 'Les mots migrateurs'. Pouvez-vous nous dire quelques mots sur cette association ?
C’est un collectif d’écrivains en Val d’Oise dont le but est d’aider toute personne ayant un projet d’écriture. C’est aussi un moyen pour nous de participer à des salons et à diverses manifestations locales. En fait, on fait beaucoup de choses, de plus en plus même. Le mieux est que chacun se rende sur le site pour y découvrir notre travail : http://www.motsmigrateurs.fr/index.html. Depuis plus d’un an maintenant je co-anime une émission radio (radio RGB) avec le président de l’association, Philippe Raimbault.