Comme à un rendez-vous du donner et du recevoir, le Cameroun vient avec son bois et la Tunisie apporte son expertise dans le domaine de la transformation. Avec une forêt qui couvre environ 41,2% de sa superficie, le Cameroun produit et exporte diverses essences de bois. En revanche, la Tunisie, elle, importe 95% du bois qu'elle utilise. Pourtant ce pays du Maghreb jouit d'une expertise avérée dans le secteur du bois et de l'ameublement. Fort de l'expérience des centres techniques industriels, le pays a développé une forte industrie du bois où on recense environ 770 entreprises qui emploient près de 100.000 personnes.
C'est donc tout naturellement que la Chambre d'Agriculture, de l'Elevage, des Pêches et des Forêts (Capef), fait appel à l'expertise de ce pays, via le Centre Technique de l'Industrie du Bois et de l'Ameublement (Cetiba), dont le directeur général, Labidi Barhoumi est en séjour depuis quelques jours au Cameroun. C'est dans le cadre de cette visite qu'il a été reçu hier en audience par le président de la Capef, Janvier Mongui Sossomba. Au menu des échanges, l'exploration des voies et moyens pour développer l'industrie du bois au Cameroun. Dans le cadre des ses missions, la Chambre d'Agriculture ambitionne de mettre en place un certain nombre de projets qui touchent les quatre principaux secteurs dont elle a la charge. Il s'agit notamment de l'agriculture, de l'élevage, de la pêche et des forêts. Il est prévu la création d'un centre technique de formation aux métiers du bois à l'Ecole pratique d'agriculture de Binguela (Epab). C'était d'ailleurs la deuxième escale de la délégation tunisienne. Une séance de travail avec le directeur de l'école, Michel Abega et ses collaborateurs a permis de définir les attentes de chacune des parties présentes.
Côté camerounais, il est attendu des experts tunisiens, une justification de la pertinence de la création d'un centre technique du bois, l'identification des possibles partenaires et l'élaboration d'un cahier de charges qui servira de guide pour les discussions futures sur le projet. Mais déjà, le directeur général de Cetiba a cité un certain nombre de préalables à la mise sur pied de ce centre. Il s'agit notamment de l'implication des professionnels du secteur bois et l'accentuation de la seconde transformation du bois. De son avis, « c'est une structure qui va permettre d'aider les petites et moyennes entreprises et de valoriser les déchets de la première transformation ». La délégation poursuit son séjour aujourd'hui avec une autre séance de travail à l'Epab et des audiences avec les ministres en charge des Forêts et de la Formation professionnelle.
Follow