A propos de Limitless de Neil Burger 1.5 out of 5 stars
Robert De Niro, Bradley Cooper
A New-York, Eddie Mora est un écrivain à la dérive. Son prochain livre n’avance pas. Un jour, il rencontre Vernon, ancien dealer et frère de l’une de ses ex. Lorsque Vernon lui propose d’ingérer du NZT, une pilule magique aux pouvoirs titanesques pour le cerveau, Eddie n’hésite pas longtemps. Une semaine plus tard, il termine son roman, est capable d’apprendre le Chinois et le piano en un jour, de comprendre les secrets les plus complexes de la bourse, etc… Son succès foudroyant attire bientôt l’attention de Carl Van Loon, un magnat de la finance qui souhaite l’embaucher. Mais plusieurs truands sont à ses trousses qui veulent l’extorquer. Lorsque Eddie découvre les effets indésirables du NZT, il réalise qu’il est trop tard pour faire marche arrière…
Inspiré d’un roman d’Alan Glynn (Champ des Ténèbres, 2006) adapté par le scénariste Leslie Dixon, Limitless passionne pendant une heure, le temps d’entrevoir les capacités infinies du scénario et d’apprécier l’imagination, les trouvailles visuelles de la mise en scène de Neil Burger (L’illusionniste, 2007). L’enthousiasme suscité par le scénario rappelle celui provoqué par les décors de Je suis une légende.
Bradley Cooper, Andrew Howard
Imaginez une pilule capable de multiplier par 5 vos capacités intellectuelles et de votre mémoire, de résoudre les équations les plus complexes, faire les associations les plus improbables, les calculs les plus vertigineux. « Nous n’utilisons que 20% de notre mémoire », rappelle Vernon à Eddie (Bradely Cooper) avant de se faire descendre dans son appartement. Le NZT accroît à toute vitesse l’intelligence et permet d’utiliser le cerveau à 100 % ! Seul hic, c’est que son cerveau va si vite désormais qu’Eddie, un peu naïf d’accepter si vite la proposition de Vernon, ne se souvient plus de ce qu’il a fait la veille.
Pendant une heure, on assiste à la métamorphose d’un écrivain loser et apathique en un demi-Dieu capable de tout. Mais le Dieu Mora est égocentrique et intéressé uniquement par le gain et le pouvoir. Toute la puissance que lui confère cette pilule miracle, Eddie l’utilise à des fins personnelles. Non content de devenir un écrivain, il s’oriente vers la bourse et devient un crack (pardon, un requin) de la finance. Son appétit comme son ambition gargantuesques l’amènent naturellement à la politique. Et c’est là, au bout d’une heure, que le scénario éprouve sérieusement ses limites et devient linéaire et décevant. Lorsqu’Eddie réalise qu’en arrêtant de prendre la pilule, il risque de mourir. On assiste alors à une plate montée en puissance de sa carrière.
Bradley Cooper, Abbie Cornish
Dommage que dans sa deuxième partie, le film manque de rebondissements, qu’il ne soit pas plus ouvert et indécis. En posant davantage de questions sur la légitimité d’accéder au pouvoir par pur opportunisme, en interrogeant davantage l’amoralisme et le cynisme du personnage de Mora et des financiers comme Van Loon, le film aurait gagné en profondeur. N’y avait-il pas là une excellente question philosophique à poser à chacun : « Que feriez-vous si l’on vous donnait les pouvoirs d’un Dieu ? » Ne penseriez-vous qu’à vous et à faire une grande carrière politique comme Eddie ? »…
Dans la seconde partie, le suspense s’étiole comme le scénario. La déception apparaît avec ce constat qu’Eddie n’est qu’un petit malin centré sur lui et qui, on n’en doute pas, réussira dans la vie.
Dans cette dernière heure, à part une bonne scène d’affrontement entre De Niro (Carl Van Loon) et Cooper, Limitless s’essouffle avant de retomber comme un soufflet. Mention spéciale à Cooper dans un rôle à contre nature de son talent comique. Mais il ne suffit pas d’être beau comme un Dieu et de bien jouer pour sauver un scénario qui lui, a rapidement éprouvé ses limites…
www.youtube.com/watch?v=34Enec-yfMc
Film américain de Neil Burger avec Bradley Cooper, Robert De Niro, Abbie Cornish. (1 h45.)
Scénario : 2 out of 5 stars
Mise en scène : 3 out of 5 stars
Acteurs : 4 out of 5 stars
Dialogues : 1 out of 5 stars