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« La faute à Voltaire » ?

Publié le 14 juin 2011 par Raoul Sabas

Le 14 juin 2011

Objet : « La faute à Voltaire » ?

  

Monsieur Pierre Tevanian

Site : Les mots sont importants

Courriel : [email protected]

Monsieur,

La consultation quotidienne des statistiques de mon blog « Philosophie contre Superstition » me fournit une nouvelle opportunité de répondre à votre article de novembre 2006, intitulé La faute à Voltaire ?

J’avais déjà réagi, cet hiver, en le découvrant depuis la Thaïlande, et j’y avais répondu à partir du lien mentionné sur lmsi, ce qui me prive de toute trace et preuve d’envoi - une erreur que je ne commettrai pas deux fois, et c’est pourquoi je vous relance ainsi !

Ma réponse sommaire d’alors s’était surtout bornée à vous renvoyer à ce propos de Spinoza dans sa lettre à Albert Burgh, il y a donc plus de trois cent ans. Il y écrivait notamment

« Je reconnais tout l’avantage de l’ordre politique qu’instaure l’Église romaine et que vous louez tant ; je n’en connaîtrais pas de plus apte à duper la foule et à dominer les âmes s’il n‘existait l’Église musulmane qui, de ce point de vue, l’emporte de loin sur toutes les autres ; depuis l’origine de cette superstition, aucun schisme en effet ne s’est déclaré dans cette Église. »

Depuis lors j’attends toujours votre éventuelle contestation intellectuellement et philosophiquement étayée pour établir que la superstition religieuse en général et la superstition musulmane en particulier seraient l’expression de LA Vérité absolue, puisque vous volez à son secours en assimilant critique de la religion, quelle qu’elle soit, et attaques personnelles contre des fidèles, au prétexte de racisme, ce qui vous autorise à y inclure Redeker – mais pourquoi pas aussi Salman Rushdie, Taslima Nasreen et Ayaan Hirsi Ali, sans oublier Vincent van Gogh assassiné par un musulman au nom de la superstition musulmane ? !

Or, en vérité, la religion, toutes religions confondues (monothéistes ou non) n’est que l’un des modes d’expression du penser superstitieux humain au côté de la métaphysique matérialiste, ou scientisme, et idéaliste, ou pseudo-spiritualisme des « philosopheurs » Descartes et Kant notamment - avec leur Dieu superstitieux en tout point semblable au Dieu créateur religieux et son soi-disant « libre arbitre » lui donnant donc le libre choix de créer ou non notre monde ! ! ! -, de l’idéologie, toutes les idéologies sans exception, altermondialisme inclus, et du moralisme [Morale et condamnations moralisatrices des Autres au nom de LA Morale : LAQUELLE ?]

Brièvement dit, par « penser superstitieux », au sens précisé par le philosophe juif allemand Constantin Brunner (1862-1937), héritier spirituel des grands diseurs universels de LA Vérité éternelle absolue (mystiques authentiques, tels le Bouddha et le Christ dans leur Parole non pervertie par la foule superstitieuse qui en a fait les fondateurs d’une religion qu’ils n’ont pas voulu pas instaurer, et « vrais » philosophes du UN absolu, à l’exemple des Socrate, Platon, Giordano Bruno et Spinoza), il faut entendre l’ « absolutisation fictive – donc mensongère ! - du relatif ».

Ce procédé intellectuellement malhonnête consiste à présenter comme étant LA Vérité absolue le contenu seulement relatif pensé par notre entendement humain, et il demeure la caractéristique principale de la Superstition sous toutes ses formes dénoncées ci-dessus. Il aboutit ainsi à l’ « antiphilosophie », puisque fondée sur le « dualisme des absolus », ce qui est une impossibilité absolue par définition, ainsi que démontré more geometrico par Spinoza dans son Éthique.

Je n’entends pas toutefois développer ici mon argumentation, mais seulement vous faire part des quelques cinq cents lettres adressées à une centaine de soi-disant élites de l’époque, faiseuses d’opinion, tous milieux confondus [Médias, politiques, intelligentsia (prétendus intellectuels ou pseudo-philosophes) et associations moralisatrices à sens unique] dénoncées nommément dans le texte annexé, Mensonges et lâcheté des élites, du seul fait de colporter, et de continuer à colporter, sciemment, à votre exemple, les mensonges et les « croyances au miracle » du monde.

Outre ce texte fondateur, dont il ne vous est pas interdit de démontrer la fausseté sur des points très précis de désaccord, je joins à ce courrier mes toutes dernières lettres, dont la notoriété de leurs destinataires ne vous échappera pas, mais dont j’attends toujours, depuis plus de dix ans, le début de la moindre contradiction - d’où la lâcheté dénoncée !

A croire que ces prétendues « élites » n’ont guère d’arguments contraires à m’opposer sur le fond, voire pour me traduire en justice en raison de mes accusations sans ambiguïté à leur égard. Et ce, malgré le défi que je leur lance, fut-ce au plus haut sommet de l’État, comme en témoigne la conclusion d’une lettre à Nicolas Sarkozy, également utilisée envers le Parti socialiste, Martine Aubry en particulier, Bernard-Henri Lévy, André Glucksmann et le MRAP, derniers destinataires en date. Mais elle peut valoir également pour vous le cas échéant, puisque votre assimilation moralisatrice entre religion et racisme est une véritable insulte à la pensée areligieuse de Voltaire et autres « vrais » philosophes, grands pourfendeurs de la superstition religieuse. Lui, au moins se serait bien gardé de faire culpabiliser la France et les Français, voire la planète entière, au nom des mensonges et des « croyances au miracle » de la superstition religieuse en général – alors merci de bien vouloir renoncer à votre instrumentalisation au profit de l’islam, et à vous faire passer pour un philosophe, tout en vous autorisant à restreindre la liberté d’expression en France - vous les « vertueux » tenants gauchistes de la liberté et de l’égalité « absolue », à jamais impossible sur Terre, ainsi que les documents annexés le justifieront amplement ! ! !

En guise de conclusion, par conséquent, s’il vous venait à l’esprit l’idée saugrenue de me traduire en justice pour« islamophobie », en confondant la légitime critique d’idées dans une république laïque, fussent-elles des dogmes religieux, avec des attaques personnelles contre les musulmans, et pour « racisme », en faisant l’amalgame entre musulmans et Arabes, alors qu’il n’y a pas de « race musulmane » et que des centaines de millions de musulmans à travers le monde ne sont pas Arabes, je préfère vous prévenir que, trivialement parlant, vous prendriez assurément un bock comme jamais auparavant, ainsi que je l’ai également fait savoir à Nicolas Sarkozy par envoi recommandé avec accusé de réception, mais seul le récépissé postal daté du 8 mars 2010 tient lieu jusqu’ici d’argumentation contraire, sans être encore poursuivi en justice à ce jour. » [Fin de citation]

Dans l’éventualité de vos éventuelles objections intellectuellement et philosophiquement étayées sur des points très précis de désaccord, à défaut de quoi vous manifesteriez votre intention délibérée de continuer à colporter les mensonges et les « croyances au miracle » du penser superstitieux humain dans ses divers modes d’expression, je vous remercie de votre attention et vous adresse, Monsieur, mes salutations philosophiques, laïques et républicaines – sauf à vous-même, évidemment, de démontrer le contraire, ce que personne n’a réussi jusqu’ici !

Annexe : I - Lettre du 15 juillet 2010 au Parti socialiste

     II - Lettre du 13 décembre 2010 à Bernard-Henri Lévy

   III - Lettre du 3 janvier 2011 au MRAP

   IV - Lettre du 11 février 2011 à André Glucksmann

   V - Lettre du 20 avril 2011 à Martine Aubry

     VI - Texte, Mensonges et lâcheté des élites


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