Après l'inspecteur Pétacci et ses improbables cravates, il croise le chemin d'Assise Brizalekou (c'est son nom !), immense, sculpturale, noire et… capitaine de police. C'est sûrement lié à son don de double vue, sa faculté de « voir les choses derrière les choses ». Voilà pourquoi ses paroissiens viennent le trouver dans son presbytère, avec des requêtes peu communes. Mais le représentant de Dieu sur terre est prêt à tout entendre, y compris le récit de Paul Chabert, cinéaste autrefois primé à Cannes, qui lui demande de rechercher une victime et non un coupable.
En effet, son fils Nicolas, apprenti comédien, a fait irruption chez lui en criant comme un forcené : « J'ai tué, papa. Mon crime est puant. Quel fou ai-je été ! » Puis il a enfourché sa moto et est allé se jeter contre un mur. Depuis il est plongé dans le coma.
Pour en savoir plus sur la nature de ce « crime », Abel Brigand devra s'inscrire à un cours d'art dramatique, partir pour l'île de Sercq, partager le lit du capitaine Brizalekou, réviser la Bible et Shakespeare, et mettre à profit les sages conseils de Gabrielle. Naturellement, lorsque toutes les possibilités sauf une auront été éliminées, celle qui restera, aussi incroyable qu'elle paraisse, sera la bonne. Une vérité aux deux visages, qui surgira comme un coup de théâtre, preuve que la pourriture n'est pas l'apanage du royaume de Danemark.
Éditions RIVAGES
Nous n'en sommes qu'au deuxième volume des enquêtes du père Brigand et pourtant, on croit le connaître depuis toujours, tant le personnage s'est imposé avec force dans l'univers des détectives de fiction.
On renoue avec le cocktail d'humour, de fantaisie et de maîtrise diabolique qui avait fait la réussite d'Abel Brigand (Rivages, 2002). Jean-Marie Villemot étoffe peu à peu le monde d'Abel tout en renouvelant avec brio le cadre et les ressorts de l'intrigue. A peine a-t-on refermé Ce Monstre aux yeux verts, qu'on se prend déjà à attendre la suite…