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« Paroles de Lecteurs » (18/21) : « Le Ponton » : l’Etna et l’attisement des passions

Publié le 15 juin 2011 par Sheumas

  On change de tropisme, laissons-nous guider par cet extrait du Guépard de Lampedusa pour comprendre la Sicile qui sert de cadre au Ponton.

Ce paysage qui ignore le juste milieu entre la mollesse lascive et la sécheresse infernale, qui n’est jamais mesquin, banal, prolixe comme il convient au séjour d’êtres rationnels, ce pays qui, à quelques milles de distance, étale l’horreur de Randazzo et la beauté de Taormine, ce climat qui nous inflige six mois de fièvre à 40° (mai, juin, juillet, août, septembre, octobre, six fois 30 jours de soleil vertical sur nos têtes, cet été long et sombre comme un hiver russe, encore plus dur à supporter. Vous ne le savez pas encore, mais on peut dire que chez nous il neige du feu comme sur les villes maudites de la Bible (…)"

   Après la tragédie écossaise, retour au drame sicilien donc, dans le genre de Pirandello. Sous un autre ciel, la Sicile, une mentalité insulaire, un petit « pays » : « un paese » et des usages bien ancrés qui équilibrent les relations entre hommes et femmes. Au moment des grandes vacances, quand arrivent les touristes et quand frappe le soleil volcanique de cette terre à Etna, les jeunes sont sous écoute permanente...

   Surveillance rapprochée des grands frères, de l’entourage, des commères installées sur les bancs, des figures locales quasi légendaires comme celles des deux vieilles conteuses, « les Befana sotto le stelle » qui connaissent bien les enfants. Elles reviennent avec leur spectacle au début de chaque été et au début de la pièce. Elles découvrent alors que les enfants d’hier, les Ornella, Marinella, Salvatore, le beau Gigi « l’amoroso » ont changé, qu’ils sont devenus des adolescents perturbés par des sentiments nouveaux.

     Inquiétudes, agacements, insatisfaction, jeux de séduction, tabous, jalousie... Ils ne savent plus vraiment où ils en sont et rien ne les distrait plus jusqu’au moment où une étrangère, « l’Americana » vient allumer le feu et renverser tous les usages, aussi bien du côté du groupe des filles que du groupe des garçons... Et c’est là que commence le drame dont les répercussions amènent le lecteur à découvrir la face cachée de ces « befana,» qui ont, un jour elles aussi, été des femmes sujettes aux passions...


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