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La merditude des choses : un roman sale mais attachant

Par Bscnews
La merditude des choses : un roman sale mais attachantPar Nicolas Bodou - BSCNEWS.FR / Reetveerdegem, charmante petite bourgade flamande. Arrêtez vous l’espace d’un moment pour y découvrir ses bistrots, ses concours d’ivrognes et la famille Verhulst, une charmante fratrie de soiffards qui ferait passer la famille Groseille pour la délicatesse d’une publicité Nutella.
C’est ici que vit le petit Dimitri, avec son père et ses trois oncles, pour qui l’alcool est une leçon de vie et le travail un fléau
combattu avec une conviction inébranlable. Il y a la grand-mère, sainte femme, qui lave le linge, finance leur anéantissement éthylique et fait preuve d’une abnégation remarquable.
Il y aussi chez les Verhulst, une solidarité familiale. On est prêt à agiter du poing si jamais le nom des Verhulst est sali. Il y a des choses chez eux qui sont aussi graves qu’une bouteille vide, c’est leur nom traîné dans la boue.
C’est ainsi que Dimitri Verhulst raconte son enfance, au milieu de ces hédonistes du houblon. De l’animation crée par la poche à urine d’un des nombreux soulards du fameux « Liars Pub » au tour de France de la picole :
« Aujourd’hui, à travers une France imaginaire, se déploie l’énergie nébuleuse mais immense de nos buveurs professionnels. De Paris jusqu’aux flots bleus de la Méditerranée, de la bière goûteuse à la pils falote, au pastis, de Marseille à Bordeaux, du vinaigre distillé au vin beaucoup trop corsé(...) les corps de ses hommes et de ses femmes seront démolis, oui, sur cette route la plus dure qui soit à travers cette France imaginaire, mais leur ravage deviendra un art... »
Une enfance, témoignage de cuites phénoménales, d’histoires glauques, d’aventures rocambolesques racontés dans un style formidablement décalé, sans lequel le lecteur fondrait en larme devant tant de misère humaine.
Les histoires de boit-sans-soif sont jubilatoires tant la manière de décrire ces « aventures humaines » est faite d’expressions et d’images fortes, donnant au récit une forme épique, emmenant le lecteur à traverser cette odyssée alambiquée sur le coin d’un zinc.
Sale, bête mais attachant, le roman de Dimitri Verhulst dévoile un regard tendre, empreint d’une certaine nostalgie comme un point de vue extérieur qui a survécut à tout ça.
De : Dimitri Verhulst Traduit du néerlandais par Danielle Losman. Date de parution : 03/03/2011 240 pages, 18 Euros. Editions Denoël.

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