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Somewhere de Sofia Coppola : Peinture du vide, ultramoderne solitude.

Par Notsoblonde @BlogDeLaBlonde

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Ce film là, beaucoup de ceux avec qui je partage mes gouts cinématographiques habituellement ne l'ont pas aimé. Certains sont même des fans de la réalisatrice qui ont vu chacun de ses films et les ont aimés au point de les revoir plusieurs fois mais nombreux sont ceux, même parmi eux qui, avec Somewhere, ont été déçus.

Moi pas.

J'ai aimé chacun de ses films précédents (encore que Marie-Antoinette ne m'a pas complètement séduite pour être tout à fait honnête) mais j'ai vraiment craqué sur celui-ci.

Pour moi Sofia Coppola a le talent de dépeindre des atmosphères où, bien que ses personnages principaux soient très entourés, ils naviguent dans un océan d'ennui, las et solitaires au fond...un peu perdus, souvent.

Ici, Johnny Marco (Stephen Dorff) acteur-jouisseur qui semble profiter de tous les plaisirs que lui offre sa condition de star-en-vogue incarne une sorte de Bovary au masculin. En effet,  il semble la victime d'un engourdissement de l'esprit directement imputable à son quotidien complètement lénifiant.

Cet homme là m'a touché parce que sa vie, que beaucoup envient sans en connaitre la désolante réalité, ressemble à l'antichambre de la mort : il semble que plus rien ne le surprend, que plus rien ne l'émeut vraiment.  Alors oui filmer l'ennui consiste  sans doute à prendre un risque périlleux mais j'ai trouvé que Sofia Coppola le faisait bien.

Cet homme pour qui plus grand chose ne semble excitant (pas même le show privé de pole dance de jumelles ultra sexys (qui a déclenché l'hilarité de la salle)), trouve refuge dans le sommeil grâce aux médicaments qui jonchent la table de nuit de l'hotel de luxe dans lequel il a trouvé refuge (le mythique Château Marmont) jusqu'à ce que sa fille prenne une place plus importante dans sa vie. Son arrivée lui permet de porter un regard neuf sur ce qui l'entoure et sur ce qui fait son quotidien, lui ouvrant la voie à l'apaisement,  à la sérénité et lui permet un retour à la vie en lui redonnant goût aux plaisirs simples, aux émotions sincères et partagées.

Côté bande originale, celle-ci recèle quelques pépites de musique planante (Look de S. Tellier, Love like a sunset de Phoenix (part I & II)...) qui renforcent l'atmosphère propice à l'isolement, mêlées à des titres beaucoup plus musclés (My hero des Foofighters...).

Le film s'ouvre sur un homme au volant  qui enchaine les tours de piste dans son bolide de luxe.

Tel un hamster dans sa cage, il tourne sans but, répétant inlassablement le même circuit. Sans se poser de question.

Cet homme c'est le Johnny Marco dont on découvre peu à peu qu'il chevauche son bolide et les jolies femmes qui jalonnent sa vie avec la même obstination dénuée de réel plaisir.

La scène finale du film fait écho à celle qui en assurait l'ouverture : l'homme stoppe son coupé de luxe sur le bord d'une route et continue le chemin à pied, délaissant le luxe et ses artifices pour la réalité et la terre ferme, pour un réel moins confortable mais indubitablement plus vibrant. (J'ai vraiment aimé ce procédé de "la boucle"...)

Pas vraiment de morale mais peut être une petite leçon quand même derrière tout ça, à savoir que le bonheur n'est pas dans l'artifice et la reconnaissance populaire et que rien ne saurait remplacer le frisson des émotions simples et sincères et surtout pas l'illusion des relations superficielles fréquentes dans le milieu dans lequel évolue l'acteur hollywoodien mais aussi quand on y songe un peu dans nos vies simples au quotidien.

De l'importance de bien choisir son chemin (et ceux que l'on choisit d'y croiser)...


SOMEWHERE : BANDE-ANNONCE VOST HD de Sofia Coppola par baryla

A noter que l'interprétation de Elle Fanning y est remarquable, déjà remarquée dans mon chouchou "500 jours ensemble" (et oui toutes les occasions sont bonnes pour évoquer Marc Webb par ici, tu devrais finir par le savoir...).

Comme toujours je termine en musique, ce sera avec un titre d'Alain Souchon (oui, pour changer, hein...) :


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