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La fumée qui gronde de Philippe Zaouati

Publié le 18 juin 2011 par Angelita
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La fumée qui gronde de Philippe Zaouati

Emmanuel est trader chez Lehman Brothers. Il occupe un poste à très haute responsabilité. La faillite de la banque va faire qu’il va se retrouver du jour au lendemain sans emploi. Il vit à Londres, c’est un choix. Il a préféré fuir son ex-femme et son fils à un moment donné de sa vie.

Nous le retrouvons millionnaire, brisé et il va tenter de nous expliquer par des retours en arrière sur sa vie comment il en est arrivé là. Il ne sait pas comment et quoi faire pour rebondir. En plus, il a 40 ans et à cette crise de la quarantaine, souvent mauvaise pour les hommes, il doit faire face à cette perte d’emploi.

Emmanuel est un homme seul depuis toujours. Mais la faute à qui ? Il s’identifie à ceux qui  n’ont plus rien.

Mettre la crise des subprimes et la faillite de Lehman Brothers à la portée de tous. C’est le pari vraiment réussi de l’auteur. Nous n’aurons pas de termes techniques loin de là mais on sent bien, que sous le couvert de l’histoire de cet homme, il y a une très bonne documentation des méandres de la finance.

Personnellement, je n’ai absolument pas lâché ce roman. Pourtant je ne suis pas une habituée. Pas de sang, pas d’hémoglobine mais j’aime, plutôt j’adore quand les personnages sont disséqués de cette façon psychologique.

On pourrait dire que la faillite professionnelle d’Emmanuel, alors qu’il n’y ait pour rien, est due à sa faillite personnelle qui remonte quand même à loin, à son enfance.

Il a tout fait pour gagner, pour être au plus haut niveau pour combler les manques de son enfance, de son adolescence. Un enfant timide, pas à l’aise avec les filles, qui a subi les quolibets des autres et qui a voulu s’en sortir en faisant de hautes études et qui a choisi la finance parce qu’il sentait que c’était là qu’il pouvait réussir et avoir de l’argent. Il aurait pu choisir une autre voie pendant ses études, mais non l’appel de l’argent et surtout les Etats-Unis ont fait le reste. La réussite professionnelle pendant de nombreuses années où il a tout donné quitte à se perdre et perdre sa famille et l’amour de son fils.

Je n’éprouve aucun sentiment pour Emmanuel. On n’a pas pitié de lui malgré cette faillite personnelle et professionnelle. Est-ce dû au fait qu’il a beaucoup d’argent ? Est-ce dû au fait qu’il se compare à ceux qui n’ont plus rien ou qui n’ont jamais rien eu. Je ne dirai pas qu’il se l’est bien cherché parce qu’il n’est pas responsable de sa faillite professionnelle. Mais au niveau des relations avec les autres, avec sa femme, son fils et ses amis, c’est un homme qui a toujours été seul, il a toujours voulu réussir, être le premier quitte à ne pas voir et à ne pas faire attention à ses problèmes existentiels qui ont empiré au fur et à mesure des années.

On éprouve de la peine pour son fils qui doit grandir sans son père. L’un vit aux Etats-Unis et l’autre en Europe. Les retrouvailles sont peu fréquentes et la gêne semble être au coeur de leur relation. Ils ont tout de même pas mal de points communs. Mais le père va tenter, maladroitement, de changer le cours de la vie de son fils. Emmanuel est quand même un homme assez égoïste, on en a plus que la preuve en fin de roman.

Nous aurons aussi la révélation du titre du roman à la fin. Le style de l’auteur est agréable, chaque mot est à sa place. Les mots coulent de source, sans intransigeance.

Je remercie Nath qui m’a proposé ce roman à la lecture. En découvrant le nom de l’auteur, j’ai vite fait le rapprochement.

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