Il était interdit d'interdire, mais notre temps semble porter celles et ceux pour qui il est obligatoire d'interdire. Une coalition d'hygiénistes, de catholiques extrémistes et de victimistes professionnels parvient à créer une atmosphère mensongèrement morale, étouffante, au sein de laquelle les citoyens subissent chaque jour des pressions psychologiques, physiques, juridiques, permanentes. Les uns voudraient un monde sans drogues, où la seule addiction soit pour l'hostie - ils n'y sont pas hostiles. Les autres voudraient des routes et des circulations automatisées, sous contrôle total. Le marché des drogues vit sa vie, et de temps en temps, les forces de police y opèrent des piqures de moustiques. Tout le monde le sait, mais les lois prohibitionnistes donneraient "bonne conscience" à celles et ceux qui entendent interdire, punir, si les usagers et vendeurs sont attrapés. En somme, ou tu as de la chance et tu passes entre les mailles du filet, ou non, et alors tu peux te retrouver devant un juge et éventuellement envoyer en prison pour une simple consommation. Un citoyen qui n'a commis aucun crime est traité comme un criminel, ne cherchez pas la cohérence. Et pendant ce temps, les mafieux se frottent les mains. Merci aux Prohibitionnistes, moralistes, vous nous enrichissez chaque jour. Sur les routes, il y a des délinquants et plus rarement des criminels, mais ensemble, ils forment une minorité extrêmement faible. Mais parce qu'ils existent, les Chantal Perrichon, au nom des victimes dont ils et elles s'arrogent la représentation, entendent imposer à tous des conditions de circulation draconiennes et insupportables. Les routes françaises sont devenues un enfer. Il faut surveiller tout, tout le temps, avoir les yeux devant, derrière, à droite, à gauche, et sur le compteur. Conduire dans de telles conditions est même dangereux ! Mais en outre, le temps de la conduite devient une source supplémentaire de stress ! Car aucune erreur de vitesse n'est possible ! Un léger dépassement, et l'amende est garantie. Et celles et ceux qui les cumulent trop peuvent même se voir privés d'un bien qu'ils ont acquis en payant, qu'ils perdent sans avoir commis d'infraction grave : retrait de permis ! Et cette situation est de la responsabilité de ces prétendues "associations de victimes" qui soutiennent la fascisation de l'espace de circulation.