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Primal Scream ‘ Screamadelica Deluxe

Publié le 20 juin 2011 par Heepro Music @heepro

Primal Scream ‘ Screamadelica Deluxe« The country was dancing for hours and nights and days on end. In daylight. In fields. And someone had to make the music. In fact, it felt like anyone could. »
Voilà maintenant vingt ans que Primal Scream s’est fait un nom, et cela fut dû à leur troisième disque, Screamadelica.
En 1991, nombre d’artistes faisaient du bruit (aussi bien avec leur musique que dans les media), l’apogée de cette année et période dès lors nouvelle demeurant le travail d’un groupe de Seattle, à savoir un certain Nevermind.
De ce côté-ci de l’Atlantique, ce sont des Ecossais qui vont, en parallèle, bouleverser la donne de cette nouvelle ère musicale primi-90 et fini séculaire. Le concept ? Détruire les frontières entre la musique électronique (notamment la house et la techno) et le rock. Ce disque de rock par un groupe de rock fut en effet influencé par toute une nouvelle tendance disco club qui faisait fureur dans tout le Royaume-Uni. Et quels que furent les nombreux groupes de rock des années 60 et 70, le travail encore relativement récent des Happy Mondays (Pills ‘N’ Thrills And Bellyaches) ou New Order (Technique) ainsi que de toutes les connotations explicitement découvertes par tout un pan de la société britannique se virent littéralement mis à la une de toute une nation grâce à la flamboyance de Screamadelica.
Bien sûr, je ne puis en témoigner directement, puisque je n’ai pas connu l’époque, que j’ai pris totalement en cours de route avec quelques bribes de Brit pop ou de grunge, même si pour l’ensemble, toute cette découverte fut faite avec plusieurs années de retard.
Ainsi en est-il de ce disque, que j’ai découvert seulement peu d’années avant la sortie de cette version remasterisée à l’occasion des vingt ans de l’album. Je n’ai ni la prétention ni même l’envie de croire que j’apporterai de nouveaux éléments sur un disque considéré comme l’une des clés de la musique moderne. N’allez pas non plus croire qu’il s’agisse forcément d’un chef-d’œuvre intemporel, car il ne s’agit en réalité que d’un très grand album. (Certes, à l’époque, la claque dut être terrible pour ceux qui le découvrir. Mais aujourd’hui, tout cela semblerait tellement logique et anodin).
Le pourquoi de tout cela réside dans le choix des producteurs : Andy Weatherall sur huit des onze titres, The Orb sur « Higher than the sun » (la première des deux versions, la seconde, « Higher than the sun (A dub symphony in two parts) » étant l’œuvre de Weatherall) et Jimmy Miller pour « Movin’ on up » et « Damaged ».
Vous l’aurez compris, avec Weatherall et The Orb aux manettes, l’accent sera assurément très électronique.
À noter que cette version remasterisée est accompagnée de l’un des EP sortis à l’époque, Dixie Narco. Ainsi, à part le doublon puisque « Movin’ on up » ouvre également ce second disque, trois titres de la même veine que ceux de l’album vienne parfaire l’édition : « Stone my soul », « Carry me home » et le long et éponyme « Screamadelica ». Avec, encore et toujours, Weatherall à la production.
Certains trouvent que l’album vieillit mal, et lui préfère le plus récent XTRMNTR. Au-delà des comparaisons, certes, le son est celui d’un disque du tout début des années 90 (en terme de performances électroniques), mais l’ensemble est tellement jouissif que ce voyage dans le temps est intéressant aussi bien d’un point de vue musical que culturel. De plus, je parle, moi, de la nouvelle version, le travail de remasterisation ayant sûrement effacé quelques lourdeurs ; pour l’anecdote, Kevin Shields (de My Bloody Valentine) y a même participé.
De leur côté, les membres Andrew Innes et Bobby Gillespie ont également beaucoup apporté à Screamadelica, à l’époque comme aujourd’hui.
Enfin, pour m’attarder un peu sur la musique, il y a de nombreux sommets tout au long de ses soixante-cinq minutes : de l’introductif « Movin’ on up », à « Screamdelica » sur le second disque, en passant par l’inévitable hymne que représente encore « Loaded » pour les années 90 dans le Royaume-Uni (à tel point que ce titre emblématique figure sur de nombreuses bandes originales de films britanniques), les deux versions de « Higher than the sun » (pour moi, l’une n‘aura pas la même saveur sans la coexistence de l’autre), l’intense et psychédélique « Don’t fight it, feel it » ou le langoureux « Come together ». Et cette pochette complètement hallucinogène demeure aussi radicale que celle du bébé nageant après un hameçon-dollar et me fait définitivement penser à une sorte de résurgence du plus célèbre cliché d’Ernesto Guevara par le photographe Korda. Une révolution ?
Question : « Just what is it you want to do ? » Answer : « We wanna be free, to do what we want to do, and we want to get loaded, and we want to have a good time, that’s what we’re going to do, away baby let’s go, we’re gonna have a good time, we’re gonna have a party ». Grrrr !

(in heepro.wordpress.com, le 20/06/2011)


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