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[Critique cinéma] Il était une fois en Amérique

Par Gicquel

[Critique cinéma] Il était une fois en AmériqueDans mon petit glossaire de blogeur, j’attribue le terme de chef d’œuvre (cinq étoiles) à un excellent film qui au fil des ans a conservé toute sa vitalité. Voir par exemple « Le temps des gitans » de Kusturica.« Tetro » de Francis Ford Coppola  n’est pas loin du compte, et encore plus récent« Black Swan» de Darren Aronofsky. Ils devront donc patienter un peu avant de décrocher la distinction suprême, qui pour  «Il était une fois en Amérique » ne fait pas l’ombre d’un doute.

Tourné en 1984, ce film demeure une extraordinaire saga sur l’avènement du gangstérisme aux Etat-Unis. Précédé par  «  Le Parrain » du même Coppola  et « Mean Streets » de Scorsese , mais bien avant «  Les incorruptibles » ,«  Casino », ou un autre chef d’oeuvre  « Donnie Brasco » de Mike Newell  ,Sergio Leone , a su imposer sa patte sur un film de genre très particulier, tout en lui conférant une dimension historique indéniable. Elle prend quatre heure de notre temps, mais  n’a rien de rébarbative, bien au contraire.

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Un gangster juif, David Aaronson, dit ‘Noodles’  au sommet de sa gloire, a  du quitter New-York, pour de sombres raisons. Trente ans plus tard, une lettre l’invite à revenir dans le quartier de son enfance, où le cimetière familial va être déplacé.

Ce procédé narratif assez classique, Leone l’utilise habilement grâce au récit parfaitement élaboré par une dizaine d’auteurs et de scénaristes (le tournage a duré un an). Leur histoire se situe entre l’époque de  la prohibition et la fin des années soixante , période au cours de laquelle  deux copains , Noodles et Maximilian ‘Max’ Bercovicz, dit Max, vont devenir des chefs de bande, redoutés, mais aux  points de vue radicalement opposés .

[Critique cinéma] Il était une fois en Amérique

Ce qui fait  le sel du récit, pimenté par une  mise en scène grandiose. Du détail d’un intérieur cossu aux remugles des tripots interdits, elle nous  dévoile des décors somptueux avec, cerise sur le gâteau, le Lower East Side de New-York de 1950  reconstitué, à la poussière près .Le plaisir des yeux est total, et l’interprétation, plus physique que littéraire, (les dialogues ne resteront pas dans les annales) est un régal du genre. Robert De Niro , James Woods ou, Elizabeth McGovern , pour ne citer qu’eux (Joe Pesci y fait une apparition ) , formulent un état des lieux d’une Amérique légendaire, où un malfrat de caniveau peut atteindre les sommets de la réussite sociale. Ce qui nous procure de savoureux instants de cinéma, des moments épiques puisés dans le sépia d’une mise en scène dynamique, ouverte à toutes les propositions de l’histoire.

[Critique cinéma] Il était une fois en Amérique

Mais quand la réalité  rattrape notre héros, il lui faut bien découvrir le secret de la fameuse valise laissée en consigne à la gare il y a belle lurette. Il la retrouve aujourd’hui avec un petit mot d’accompagnement, aussi énigmatique que la missive qui l’a fait revenir sur ses pas.

On entend alors, je crois, le musique de George Gershwin «  Sumertime » , à moins que ce ne soit  «  Yesterday » de John Lennon , un titre tout à fait approprié (« Soudainement, je ne suis pas la moitié de l’homme que j’étais-Il y a une ombre suspendue au-dessus de moi-Oh, hier est venu soudainement »)

Cette musique se pose  sur une bande son elle aussi très prenante . La partition originale est signée Ennio Morricone , un compositeur fidèle au réalisateur italien . Il utilise la flûte de pan, jouée par un virtuose  Gheorghe Zamfir Un instrument qui ne colle pas forcément avec la mafia. Mais, une fois de plus, la magie fonctionne.


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