Déjà la dernière B-A de la saison et pour commencer, une bonne nouvelle : la Bande-Annonce, comme sa grande sœur la Bande-Son, se mensualise. A partir de la rentrée prochaine, on vous propose un rendez-vous par mois, toujours le mardi, avec une fois sur 2 ou sur 3, selon les événements, des séances à l'extérieur (avant-première, conférence, etc.).
Place au cinéma et au très commenté Tree of life de Terrence Malick, palme d'or du dernier festival de Cannes
Le Synopsis : Jack grandit entre un père autoritaire et une mère aimante, qui lui donne foi en la vie. La naissance de ses deux frères l'oblige bientôt à partager cet amour inconditionnel, alors qu'il affronte l'individualisme forcené d'un père obsédé par la réussite de ses enfants. Jusqu'au jour où un tragique événement vient troubler cet équilibre précaire...
Le film a suscité une certaine polémique. Les avis sont peu nuancés : l'enthousiasme ou l'incompréhension. Malick est un réalisateur inclassable, un cinéaste qui fait ce qu'il veut à l'instar d'un Stanley Kubrick. On a pu lui reprocher son maniérisme, le côté fumeux du film. D'autres ont pointé l'aspect maladroit, inabouti.
Plusieurs grands thèmes dans son œuvre : la mélancolie, la grâce, la nature. Il met en scène l'homme à la recherche du paradis perdu et particulièrement l'homme américain. Les Américains se sont eux-mêmes chassés du paradis, comme Adam. Le réalisateur écorne à chaque film le rêve américain, on pense entre autre au Nouveau monde, l'histoire de Pocahontas à la sauce Malick. C'est l'Amérique des pères fondateurs.
The tree of life traite aussi (certains diront surtout) de religion. Mais si le film est empreint de religiosité, il n'est pas religieux. La religiosité est une constante dans ses films.
Côté critique, la durée interminable de certains plans de nature peut faire perdre le fil de l'histoire. Le film est parfois agaçant. Malick échoue à faire dire aux images ce qu'il voudrait leur faire dire. Mais son film, peut-être un peu naïf, laisse beaucoup de portes ouvertes.
Pour rester dans la thématique, nous avons évoqué une série de films traitant de la grâce ou qui sont une passerelle vers elle, qui nous la font toucher.
Mary d'Abel Ferrara, nouveauté dans les bacs de la médiathèque
Le Synopsis : Mary s'inspire de la mythique Marie Madeleine, disciple de Jésus. Ce récit évoque trois personnages liés par son esprit et son mystère... Marie Palesi, actrice, l'incarne pour le cinéma et reste illuminée par ce personnage. Tony Childress, réalisateur, joue Jésus Christ dans son propre film. Ted Younger, célèbre journaliste, anime une émission sur la foi. Entre fascination et quête spirituelle, le destin les réunira...
Ferrara filme les laissés-pour-compte, des personnages en quête de lumière. Il aime représenter la piété populaire, des statues de Vierge Marie auréolées de néons crillards. Dans ce long métrage de 2005, Ferrara s'intéresse toujours à la religion, mais il ne s'agit plus d'une histoire de laissés-pour-compte. Il a beaucoup d'amour pour ses personnages.
Juliette Binoche joue une actrice qui a joué Marie-Madeleine. Elle a eu une révélation et se retire du monde.
Matthew Modine joue un réalisateur très référencé par Scorsese et Pasolini.
Forest Whitaker joue un animateur télé de shows religieux et qui bascule dans le péché.
On a plusieurs points de vue sur la foi ou l'absence de foi. Il y a une honnêteté chez le cinéaste qui explore ses racines, géographiques et religieuses. Les films de Ferrara sont produits grâce à des financements italiens, là encore, ça n'est pas un hasard.
Toujours dans la grâce, un des participants a évoqué Two lovers de James Gray
Le Synopsis : New York. Leonard hésite entre suivre son destin et épouser Sandra, la femme que ses parents lui ont choisi ou se rebeller et écouter ses sentiments pour sa nouvelle voisine, Michelle, belle et volage, dont il est tombé éperdument amoureux. Entre la raison et l'instinct, il va devoir faire le plus difficile des choix...
Plusieurs moments de grâce, le délicat James Gray réussit à capter la construction du sentiment amoureux.
Grâce encore avec The Fountain de Darren Aronofsky
Le Synopsis : Le combat à travers les âges d'un homme pour sauver la femme qu'il aime.
Espagne, XVIe siècle. Le conquistador Tomas part en quête de la légendaire Fontaine de jouvence, censée offrir l'immortalité.
Aujourd'hui. Un scientifique nommé Tommy Creo cherche désespérément le traitement capable de guérir le cancer qui ronge son épouse, Izzi.
Au XXVIe siècle, Tom, un astronaute, voyage à travers l'espace et prend peu à peu conscience des mystères qui le hantent depuis un millénaire.
Les trois histoires convergent vers une seule et même vérité, quand les Thomas des trois époques - le guerrier, le scientifique et l'explorateur - parviennent enfin à trouver la paix face à la vie, l'amour, la mort et la renaissance.
Un film sur la réincarnation filmé en noir et jaune (!?), à l'esthétique surprenante. Les 3 histoires parallèles sont jouées par les mêmes acteurs. La bande-son est très belle.
C'est tout pour cette première partie.
A noter dans vos agendas : la projection proposée par Décalage, Section Ciné-Club, vendredi 24 juin 2011, 20h30 à l'Espace jeunes de Chassieu (72 route de Lyon) : La vie de Brian des Monty Python.