Un petit slasher norvégien, ça vous tente ? C’est ce que propose Cold Prey (Fritt Vilt en VO) avec ses 5 jeunes coincés dans un hôtel de haute montagne … et poursuivis par un Jason Voorhees scandinave. Dépaysant (snowboard, immensités enneigées de la Norvège, acteurs locaux), indépendant (production et griffe), novateur (mise en scène, traitement psychologique des personnages), Cold Prey n’est pas trop mal fichu. Dès le départ, Roar Uthaug cherche à se démarquer des produits américains de référence (les Vendredi 13, Nuit des Masques, ou autres Scream) et sur le fond, et sur la forme. L’univers se veut sombre, aux teintes grises et métalliques (beau rendu à l’écran), le lieu se désire protagoniste à part entière (ces couloirs déserts qui renferment chambres, sang et secrets). Les adolescents, eux, s’ils n’échappent pas aux clichés habituels du genre (le rigolo de la bande, la blonde, le beau gosse), sont plus intéressants qu’à l’accoutumée, parce que plus réalistes.
De ce réalisme (la manière dont ils réagissent, la manière dont ils se comportent entre eux), Cold Prey, présenté à Gérardmer en 2009, tire ses plus belles séquences et rend l’intrusion de la barbarie bien plus efficace qu’ailleurs. Un peu comme dans l’australien Wolf Creek (toutes proportions gardées). Avec sa froideur esthétique (nous ne sommes pas en Norvège pour rien !), son décor oppressant (la noirceur du refuge versus la blancheur des espaces montagneux) et son interprète principale, couillue et charmante (Ingrid Bolsø Berdal, récompensée par un Prix d’Interprétation dans son pays), le film n’a strictement rien à envier à ses prédécesseurs et maintient tout du long un cocktail horrifique, honnête et crédible.
Voir la critique de Cold Prey 2.
Sortie DVD : 2010.
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