Armand FARRACHI, Michel-Ange face aux murs, L'un et l'autre, Gallimard, Paris, novembre 2010 (118 pages).
Dessiner un portrait subjectif d'un créateur, voilà l'objectif de l'auteur, ce créateur étant Michel-Ange. C'est ainsi qu'il nous est présenté, face au mur, ce peintre malgré lui, qui se voyait davantage sculpteur. Peintre, il le fut, à la demande de Jules II, le pape Della Rovere, le bâtisseur de Saint-Pierre de Rome, de la chapelle Sixtine. Le récit d'Armand FARRACHI nous découvre en effet un personnage ni très avenant, ni très aimable « un homme qui n'aimait ni la vie, ni le bruit ni le temps ni rien... -- on dirait sans doute narcissique, de nos jours --, mais constitue surtout une intéressante réflexion sur la création -- la peinture -- telle qu'aurait pu l'entendre Michel-Ange, la création des formes qui « apaise la violence du monde et protège un peu de ses assauts. » La couleur qui lui rappelait Florence : le gris, le jaune le violet. Pourtant n'oublions pas que, souvent, pour lui, la création partait de la destruction, et pouvait demeurer inachevée.
Le Cercle littéraire de la BnF - Entretien du 14... par BNF
Présentation de l'éditeur :
« Il fallait peindre, et peindre encore, jusqu'à la nausée, peindre dans l'inconfort de postures forcées, peindre debout, assis, agenouillé ou accroupi, raidi par l'immobilité, muscles contraints, tête baissée, ou se tenir longtemps couché, le nez dans le plâtre et les couleurs délayées, en fermant les paupières contre les projections, de même qu'en sculptant contre les éclats du marbre, et lorsqu'il se redressait pour essuyer les brosses, une si rude fatigue accablait ses muscles et lui serrait les os qu'il avançait bossu, nuque torse, vertèbres jointes et, plein de tourment, s'accrochait un instant à la rambarde avant de se risquer sur une échelle, doutant s'il pourrait redescendre sans être précipité au sol, et si ce vertige lui venait de l'étourdissement des sens ou de la tentation du vide. »