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Omar m’a tuer

Par Gicquel

[Critique Cinéma] Omar m’a tuerLe fait divers a secoué la France pendant de nombreux mois. Et ce n’est pas terminé. Il est question de l’assassinat d’une riche octogénaire qui de son sang indiquait sur un mur le nom du meurtrier : Omar Raddad, le jardinier de la propriété.

Il a toujours crié son innocence. Aujourd’hui  gracié, il reste au regard de la loi,  coupable. Son pourvoi en cassation a été rejeté et la justice refuse toujours de comparer son ADN à celui retrouvé sur place.

Le film se termine par cette information, et rien que pour ce rappel, ce film est nécessaire. Mais il l’est aussi pour dire combien le délit de faciès peut faciliter une instruction, diriger les enquêtes, et revoir certains procès-verbaux. Roschdy Zem, qui signe là son second long-métrage le fait totalement  à décharge. Tout est concentré sur la défense du prévenu, les zones d’ombres qui n’ont jamais été éclairées et les égarements de l’enquête.

[Critique Cinéma] Omar m’a tuer

On penche donc très rapidement pour la thèse de l’innocence Omar Raddad, surtout que la manière employée par le cinéaste est plutôt surprenante, et paradoxale. La mise en scène est plan-plan (quasi chronologique), et le scénario, un calque du déroulement des faits , une histoire jouée d’avance. De mon point de vue, sa démarche cinématographique manque de conviction.  Un comble quand on veut convaincre.

Le jeune réalisateur  agit comme s’il adaptait sa démarche sur celle de son « héros », un jardinier, d’un calme souverain, sérieux et consciencieux et qui ne demandait qu’à vivre tranquillement au sein de sa famille ?

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Par la grâce d’un remarquable Sami Bouajila, on le découvre ainsi du fond de sa prison, où tous les compagnons de cellule ne sont pas forcément les brutes habituelles. Il va y apprendre à lire, mais aussi à douter de la justice. Ce qu’entretient à merveille le journaliste Pierre-Emmanuel Vaugrenard (Denis Podalydès,) qui revit ici tel le fil rouge de l’histoire, sa contre-enquête menée peu après la condamnation d’Omar.

Roschdy Zem semble y avoir été très fidèle, au point de se couper de quelques arguties cinématographiques. Sa démonstration peine à reprendre son souffle (voire Me Vergés sous les traits de Maurice Bénichou…). A contrario,  quand il se « contente » de regarder ( plusieurs scènes en famille, le retour dans l’appartement … ) , plutôt que d’approuver ,il me donne des frissons.

Il reste à trouver, à ce film, sincère et convaincu, un  véritable épilogue .Et si on enquêtait du côté de la Suisse ?


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