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Buzz : Vous pensiez que Paris était la ville la plus romantique au monde ? Et bien, sachez que pendant cinq jours et cinq jours seulement, c’est la ville de Cabourg qui se transforme en capitale du romantisme. Cette année encore, pour le 25e Festival du film romantique, Cabourg a accueilli de nombreuses stars du grand écran. Quoi de plus romantique en effet qu’une jolie promenade en bord de mer et sous la pluie ?
Ici, pas de paparazzis qui harcèlent les personnalités, quelques photographes quand même et des spectateurs amateurs venus pour immortaliser leur star préférée et pouvoir dire : "Je l’ai vue". Pas de 24 marches pour accéder au palais mais seulement trois petites marches à monter pour pénétrer dans la salle du casino où sont remis les Swann d’or. Ici, pas besoin de montrer son pass, on rentre comme dans un moulin. Rouge, comme le ruban que chacun porte au poignet, rouge comme le tapis que l’on foule entre les gouttes d’eau en essayant de sourire, rouge comme les lourdes tentures qui ornent la salle des festivités. Ici pas de stars inaccessibles. Le festival est familial, convivial. Côté mer, Cabourg, c’est le cuir des jeunes starlettes en robe courte qui s’affichent la cigarette aux lèvres, l’air désinvolte comme si la ville leur appartenait déjà. Les acteurs de demain bavardent sur la terrasse devant une mer houleuse. L’humour de Jean et le sourire de Pauline Côté (Du)jardin, Cabourg, c’est l’humour et le charisme de l’acteur qui reçoit le prix du meilleur acteur pour Un balcon sur la mer, sous l’oeil fier de sa réalisatrice, Nicole Garcia, et de sa femme Alexandra Lamy. C’est la minirobe blanche et pailletée de Pauline Lefevre qui illumine le public de son sourire et de ses yeux revolvers en recevant son prix pour Voir la mer. C’est l’étonnement et la fierté de Patrice Leconte qui se voit décerner le prix du meilleur réalisateur romantique. C’est la longue robe en dentelle noire de Sylvie Vartan qui se déchaine sur scène sur un karaoké très rock n’roll. C’est la moustache de Dominique Besnehard, le découvreur de jeunes talents, l’ami fidèle de toute jeune première. Cabourg, c’est les yeux amoureux d’Alexandra Lamy qui dit je t’aime à son homme et lui chante happy birthday. C’est le charme et la simplicité d’Isabelle Carré, lunettes sur le nez, plus émotive qu’anonyme, et qui enchante la salle de sa spontanéité. C’est les cheveux décoiffés de Mélanie Thierry qui remet un prix à son partenaire Raphaël Personnaz, pour son interprétation dans La Princesse de Montpensier. Mais c’est aussi la nostalgie de Jean-Baptiste Lafarge, seul, sans ses partenaires, qui récupère un prix pour Les Yeux de sa mère. Donzelli, un nom à retenir Cabourg, c’est l’absence de Nadine Labaki qui a conquis le public et dont le deuxième film Et maintenant on va où ? soulève plus d’une question et laisse pantois par la beauté des images, les stratagèmes des femmes et l’esprit belliqueux des hommes. Un film qu’il ne faut pas manquer d’aller voir. Cabourg, c’est enfin une femme, Valérie Donzelli (photo). La femme dont tout le monde parle. Valérie se déchaine au karaoké, se défoule sur la piste de danse, subjugue et enthousiasme par sa force de vivre. La comédienne et réalisatrice a envouté Cannes lors de la projection de son deuxième film La Guerre est déclarée. Présenté en ouverture de la Semaine de la critique, à Cannes, le film n’a pourtant pas reçu de prix. Cabourg l’a récompensé du grand prix du jury. Une deuxième chance en quelque sorte et c’est aussi l’histoire de ce film poignant d’émotions. Un couple qui s’aime et qui va se battre pour sauver leur enfant atteint du cancer. Un film magnifique par son approche de la maladie, son audace et son optimisme. Valérie Donzelli, un nom à retenir, une femme à suivre de très près. Cabourg, ce sont des films que l’on ne va pas voir sans kleenex, et qui vous laissent rêveur, triste, dubitatif, émerveillé, amoureux. Mélanie Laurent n’aurait pas si bien dit… Pour autant de romantisme et d’émotions, oui, c’est dit, j’irai sans aucun doute l’an prochain, "revoir ma Normandie".
Mrs Peel