La Gay Pride est devenue, fin juin, un classique de ce blog. Chaque année j'y retourne et chaque année des interrogations me troublent. Ne seraient-ils pas de plus en plus jeunes ? La récupération politique de ces rêves de bonheur et de ces troubles enfantins me troublent au plus haut point. Si on voit, en tête de cortège, le Président de la région Ile-de-France (il est vrai que cette région est très présente ici), j'ai évité de vous montrer le visage vieilli (politiquement vieilli) de Jack Lang et surtout, celui précocement figé, comme dans une gauche botox, de Mélanchon. D'autant que le mot d'ordre le plus visible concernait 2012. Quel curé de gauche voterait Mélanchon en 2012 ? Un curé pervers ? Narcissique ? Décidément, ce pays se barre en couilles.
Je ne sais témoigner de la ferveur fébrile de cette marche pacifique, paisible en fait, qu'en photos. Cette année j'ai eu du mal à cadrer, mettre au point. Dès que se présente un événement, le temps de cadrer génère des petits hommes dotés d'iphones ou de petits rectangles optiques. A un mètre de la cible, car aucun moyen de faire le point à distance. Ce qui fait que j'ai peu de photos pertinentes. Gloria Swanson empoignant James Mason au Boulevard du Crépuscule, je ne l'ai pas. Marylin sur son pèse-personne se disant "je ne suis personne, alors", je ne l'ai pas. Jane et Serge sur le Pont des Arts, se chuchotant "Baby, nous sommes vivants", je ne l'ai pas. Anna Karina offrant son merveilleux visage à Godard pour Vivre sa vie, je ne l'ai pas.
J'ai ces quelques images.
Et l'envie de vous les livrer en musique. Benjamin Biolay s'est inspiré du film dans lequel il fait le jeune amoureux tête à claques pour proposer un disque inspiré dudit film. Avec Biolay, on peut se demander. Par exemple, quelle force l'emporte, dans ce dernier disque, entre la délicatesse sensible et la distance ironique dans ce dernier opus.
Peu importe, je reviendrai sur ce très beau disque. Il me semblait qu'un titre pouvait parfaitement illustrer la Gay Pride.
C'est magnifique, non ?
Les institutionnels
Xenite, ce regard sur moi m'a troublé
La Pride passée, la vie reprend ses droits, comme on dit.
De même les désirs et les fantasmes existent hors de la Fête.