Skotlett Ville, un patelin paumé en plein milieu de nulle part, accueille tous les ans son Festival de la Tarte à la Vache, avec son concert, ses jeux, ses attractions telles que cascades… qui tournent mal et pulvérisent le bar local avant d’envoyer le cascadeur, James Bataille lui-même, en prison pour 133 ans. Il s’évade le jour où des extra-terrestres échoués sur Terre menacent de faire un carnage à Skotlett Ville. James Bataille arrivera-t-il à temps pour sauver sa fiancée, la jeune Concia, qu’il aime depuis le premier jour ?
Prenez l’intrigue générale d’un de ces films de monstres extraterrestres typiques des années 50, ajoutez des personnages pour le moins hauts en couleur et saupoudrez le tout d’un sens du délire aussi unique qu’aux nets parfums de parodie : vous obtenez un résultat assez peu éloigné d’Atomik Circus, un film qui se caractérise entre autre par un sens de l’humour et de l’auto-dérision si peu commun qu’il ne vous laissera probablement pas indifférent. C’est d’ailleurs dans cette absence totale de sérieux qu’il trouve toute sa substance, sa raison d’être et surtout d’être vu.
Car Atomik Circus mérite son titre. Rien ici, en effet, ne se réclame du « normal », du « standard », du « déjà vu quelque part » ou bien alors seulement pour se voir détourné dans des proportions qui frisent l’absurde et le non-sens. Mais aussi l’hommage, comme l’indique cet emprunt à des films de science-fiction d’une époque pas si lointaine et que renforcent les prénoms des divers protagonistes, venus de l’autre côté de l’Atlantique.
En fait, Atomik Circus est comme les OVNI qu’il présente, un vaste n’importe quoi qui ne tente même pas de se justifier et se contente d’exister à travers un cocktail de références à un certain cinéma US populaire si bien assimilé par une génération entière qu’il en devient normal et même assez attendu.
Et voilà pourquoi Atomik Circus mérite d’être vu, parce qu’il rappelle des choses aperçues il y a un moment et dont on garde un souvenir somme toute plaisant.
À vrai dire, il les montre surtout comme on aurait aimé les voir à l’époque…
Note :
Le personnage de James Bataille devait au départ être le héros d’une BD.
Parmi les musiciens de Concia, on peut distinguer une courte apparition du réalisateur Didier Poiraud.
Le tournage, débuté le 15 avril 2003, s’est déroulé à Cologne (Allemagne), mais aussi à Paris et au Portugal.
Vanessa Paradis chante 6 des morceaux de la bande originale du film écrite par The Little Rabbits, et notamment Ma pétroleuse qui connut une édition en single.
Les réalisateurs, Didier et Thierry Poiraud, se sont distingués en particulier avec une publicité pour la marque de chewing-gums Hollywood où on voit la Statue de la Liberté plonger nue dans l’eau.
Au départ, le rôle de Bosco – le père de Concia – devait revenir à Jean Yanne, mais suite à son décès en mai 2003 les réalisateurs se tournèrent vers Jean-Pierre Marielle pour reprendre le rôle ; celui-ci accepta en partie par amitié pour Jean Yanne.
Atomik Circus, le retour de James Bataille, les frères Poiraud, 2004
TF1 Vidéo, 2005
88 minutes, env. 8 €